Les habitants des zones rurales en Tunisie, désabusés avant la présidentielle
En Tunisie, la campagne électorale bat son plein. Ce dimanche, sept millions de Tunisiens doivent choisir, entre 26 candidats, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Ça sera la seconde élection libre de l'histoire du pays et le suspense reste entier. Notamment dans les zones rurales, très visitées par les candidats pour tenter de gagner des voix. Reportage de Lilia Blaise, Hamdi Tlili
Siliana dans le nord-ouest de la Tunisie.
Cette région est l'une des plus pauvres du pays.
Ces jeunes, membres d'une association pour le développement de la ville se souviennent encore des promesses des politiques après la révolution de Jasmin.
Ici, un projet d'industrie agro-alimentaire devait fournir de l'emploi dans la région. Promis depuis 2012 par l'un des candidats à la Présidentielle de dimanche, il n'a toujours pas vu le jour.
Alaeddine Bohli nous l'affirme, il n'a «plus du tout confiance dans les politiques. Ils se valent tous. Ils viennent et font tous de fausses promesses » nous confie-t-il.
En période de campagne , les zones rurales de Tunisie sont parmi les plus visées par les promesses populistes.
Et pour cause: le taux de pauvreté y est de 26%, presque le double de la moyenne nationale.
Dans la banlieue de Tunis des habitants qui vivent dans l'insalubrité s'indignent du désengagement de l'Etat.
Ici, beaucoup n'iront pas voter.
« Pour qui je vais voter franchement ?» nous dit Hassen Akeri. « J'ai envie d'être optimiste mais en 2014 j'ai voté parce qu'on m'a promis des choses et après la situation a encore plus empiré » déplore-t-il.
Cette année, la campagne électorale a été marquée par le débat contre la corruption et pour l'intégrité mais les candidats doivent encore gagner la confiance des électeurs déçus.
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