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Loi alimentation : "On va très clairement vers un système qui devrait être plus favorable pour l'agriculture"

Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, est revenu, vendredi pour franceinfo, sur l'entretien que les représentants de la grande distribution ont eu avec le Premier ministre Edouard Philippe, concernant la loi alimentation.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce et de la distribution, le 29 septembre 2017. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Les représentants de la grande distribution ont rencontré, vendredi 28 septembre, le Premier ministre Edouard Philippe. Ils ont discuté de la loi alimentation et notamment du seuil de revente à perte. "C'est un ensemble qui doit permettre de faire en sorte qu'on rémunère mieux les agriculteurs", a déclaré sur franceinfo Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution.

franceinfo : Qu'a-t-il été dit pendant cette réunion ?

Jacques Creyssel : Edouard Philippe nous a confirmé que les textes prévus par les États généraux, le seuil de revente à perte, la limitation des promotions, allaient bien sortir. Nous nous sommes situés dans l'état d'esprit des États généraux en disant que nous étions tout à fait en phase avec ces sujets. On lui a très clairement dit que la limitation des promotions était quelque chose de compliqué, du côté des consommateurs cela allait changer les habitudes et qu'il fallait faire ça progressivement. Le Premier ministre nous a écoutés, entendus sur ces sujets et on va très clairement vers un système qui devrait être plus favorable pour l'ensemble de l'agriculture française.

Le président des Jeunes agriculteurs ne vous fait pas confiance en ce qui concerne les prix. Que lui dites-vous ?

Il sait très bien que nous négocions avec les industriels et les producteurs agricoles, eux, discutent avec ces mêmes industriels. Les négociations ne se font pas entre les distributeurs et les agriculteurs. La loi renverse totalement le mécanisme de négociations et il va y avoir d'abord une proposition des producteurs qui prendra notamment en compte les coûts de production, du marché. Elle va se faire avec les industriels et ensuite les industriels discuteront avec les distributeurs. Avec cette inversion du système, et notamment la prise en compte des coûts de production, c'est un ensemble qui doit permettre de faire en sorte qu'on rémunère mieux les agriculteurs.

Allez-vous baisser votre marge sur les produits agricoles et l'augmenter sur les produits transformés ?

Ce que prévoit la loi, c'est qu'il y a un certain nombre de produits qui sont vendus à perte, qui sont des produits de grande consommation, et nous ne pourrons plus les vendre à perte demain. Ces produits vont légèrement augmenter. Il est prévu qu'on prenne en compte les coûts de production dans les contrats entre les industriels et les producteurs, ce qui va automatiquement relever un peu le prix qui va nous être demandé. L'ensemble va pouvoir s'équilibrer de cette façon-là.

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