Maraîchers : le retour de la concurrence espagnole
La crise du Covid-19 a bouleversé nos habitudes de consommation alimentaire. Toute la filière a été bousculée. Maraîchers et éleveurs ont dû s’adapter, notamment grâce à la vente directe, en pleine expansion depuis le confinement.
On l’appelle le jardin de la France. Le Vaucluse, avec ses centaines de maraîchers, génère 100 millions d’euros de chiffre d’affaires chaque année. Virginie Fraysse est à la tête d’une des plus grosses exploitations de fraises de la région : 270 tonnes produites par an. En cette fin de saison, elle se dit soulagée, alors qu’elle voyait le secteur s’effondrer devant elle au début du confinement. Trois semaines qui lui feront perdre près d’un quart de son chiffre d’affaires, selon ses calculs. Mais comme elle, les gros exploitants disent avoir limité la casse, tout comme les 250 petits maraîchers de la région.
Un patriotisme agricole éphémère
Plus de restaurant ou de cantine scolaire à livrer pendant des semaines, mais Nicolas Borde, maraîcher, a pu compter sur l’impressionnant succès des ventes directes pendant tout le confinement. Une fois n’est pas coutume, sur les marchés, le monde agricole tient à saluer l’implication de la grande distribution pour sauver toute l’industrie maraîchère française le temps du confinement. Alors, ce patriotisme agricole va-t-il durer ? En réalité, il est déjà terminé. Une maraîchère a vu dès la fin du confinement les melons espagnols et marocains débarquer massivement. Pour les maraîchers, les logiques économiques du monde d’avant semblent déjà de retour dans le monde d’après.
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