Cet article date de plus d'un an.

"Méga-bassines" : un syndicat agricole perturbe un déplacement de l'écologiste Marine Tondelier en Lot-et-Garonne

La Coordination rurale, syndicat dont l'un des dirigeants a participé à la construction illégale du barrage de Caussade, reproche à l'élue écologiste son engagement contre les "méga-bassines" dans les Deux-Sèvres.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
La secrétaire générale d'Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier, le 25 mars 2023 à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). (MAYLIS ROLLAND / HANS LUCAS / AFP)

Des dizaines de militants de la Coordination rurale sont venus perturber, mardi 28 mars à Marmande, le début d'un déplacement de deux jours en Lot-et-Garonne de la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Marine Tondelier. Le deuxième syndicat agricole, dont l'un des dirigeants locaux a été condamné pour la construction illégale du barrage de Caussade, l'avait avertie lundi dans un communiqué qu'elle n'était "pas la bienvenue", après avoir "semé la violence, la haine et la désolation" en participant au rassemblement interdit contre les "mégabassines" samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

Mardi matin, 150 à 200 de ces militants attendaient la dirigeante écologiste à la gare de Marmande, selon des sources policière et syndicale. Marine Tondelier n'est finalement arrivée qu'en début d'après-midi après avoir annulé une première visite sur le thème de la santé et s'est jointe à la manifestation contre la réforme des retraites.

"Ils ont beaucoup plus de préjugés sur nous qu'on en a sur eux"

Malgré la protection de gendarmes et de policiers en civil, elle n'a pu avancer que de quelques dizaines de mètres, avant d'être bloquée par des militants du syndicat agricole qui ont menacé de lui jeter du lisier. Elle a essayé en vain de dialoguer avec certains d'entre eux et a rebroussé chemin après avoir essuyé des insultes. "Ça me fait mal au cœur parce que je suis quelqu'un d'ouvert, de démocrate, de républicaine. J'ai toujours été pour le dialogue", a-t-elle déclaré aux journalistes.

"Ça n'a aucun sens. Ils ont beaucoup plus de préjugés sur nous qu'on en a sur eux (...) Ils se trompent d'ennemis, ils n'ont pas envie de discuter, pas envie d'entendre, ils sont dans une impasse", a-t-elle ajouté, maintenant la suite de son déplacement pour les Etats généraux de l'écologie lancés par le parti, même si des lieux de rendez-vous ont été modifiés.

Le ministre de l'Agriculture condamne

"Elle n'est pas la bienvenue, elle le sait, on le lui a dit, elle veut venir, on l'attend", avait lancé juste avant son arrivée Karine Duc, coprésidente de la Coordination rurale. "Elle représente ce qu'on ne veut pas (...) Elle n'est que dans la déconstruction et surtout sans solution pour nous et pour tous les autres (...) Qu'elle reste dans son bureau et qu'elle ne vienne pas ici nous emmerder", avait-elle ajouté.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a condamné ces intimidations. "Il n'est pas admissible, en aucune circonstance et sous couvert d'aucune cause, de justifier l'intimidation, les menaces sur les personnes et les biens, le non-respect de la loi, la vie et l'expression démocratiques. Jamais. Sinon c'est la violence qui fera sa loi et la loi", a-t-il réagi sur Twitter.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.