Plan Ecophyto : ce que fait le gouvernement "est criminel", pour le sénateur écologiste Yannick Jadot
"Du point de vue de la santé publique, c’est criminel", ce que fait le gouvernement en mettant sur "pause" le plan Ecophyto, réagit Yannick Jadot, sénateur écologiste de Paris, sur franceinfo lundi 5 février. Pour satisfaire les revendications de certains agriculteurs, le gouvernement a décidé de mettre en pause, pour au moins trois semaines, le Plan Ecophyto lancé en 2008 qui vise à réduire l'usage des pesticides dans l'agriculture.
"Ce qu'est en train de faire ce gouvernement, du point de vue de la santé publique, du point de vue de la santé des agriculteurs, vis-à-vis de l'environnement, c'est tout simplement criminel", accuse-t-il.
Un problème de Santé publique
Le sénateur de Paris pointe la responsabilité des lobbys de l'Agriculture. "Avec exactement les mêmes arguments, qui est de dire, les normes, la contrainte écologique, la bureaucratie, ils ont laissé le chlordécone pendant des années aux Antilles", explique-t-il. "On a dans les Antilles, à la Guadeloupe et la Martinique, le taux le plus élevé au monde de cancer de la prostate. C'est 90 % des personnes qui sont contaminées, des terres qui sont infectées, contaminées pour des décennies, voire des siècles", s'alarme Yannick Jadot.
Il dénonce également l'inaction du gouvernement : "Quand on a des instances de santé qui disent que les pesticides génèrent des cancers, que des pesticides génèrent des problèmes de malformations, de développement de Parkinson, d'Alzheimer, la responsabilité politique, c'est de tout faire pour en sortir en accompagnant les agriculteurs". Le sénateur écologiste espère que les politiques qui ont pris cette décision "auront un jour à rendre des comptes devant les Françaises et les Français, mais aussi devant la justice".
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a déclaré vendredi que les agriculteurs n'utilisaient pas les pesticides "par plaisir", mais par obligation. Yannick Jadot balaie l'argument, car "il y a dans notre pays 60 000 fermes qui fonctionnent en agriculture biologique, dire qu'il n'y a pas d'alternative, c'est simplement mensonger". "Notre responsabilité politique, c'est de faire en sorte, encore une fois que l'argent de la PAC accompagne les transitions", conclut-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.