Projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation : "C'est une occasion manquée", regrette la Confédération paysanne
La loi "ne résout en rien le problème du revenu paysan", déplore Nicolas Girod, le secrétaire national du syndicat.
Les députés ont repris mercredi 12 septembre l'examen du projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation, qui traite d'une série de questions sensibles comme le bien-être animal et la "construction" des prix agricoles. "C'est une occasion manquée", estime sur franceinfo Nicolas Girod, secrétaire national de la Confédération paysanne, regrettant notamment que le projet de loi "ne résout en rien le problème du revenu paysan".
franceinfo : Ce projet de loi est-il une occasion manquée pour le monde agricole ?
Nicolas Girod : Dans l'état actuel des débats c'est une occasion manquée, surtout parce qu'on en attendait beaucoup. Il y a eu des promesses d'Emmanuel Macron, des promesses avec des débats intéressants depuis un an dans les différents ateliers des États généraux. Aujourd'hui, la loi, comme elle est, ne résout en rien le problème du revenu paysan. On botte une nouvelle fois en touche et forcément cela ne nous satisfait pas.
Quelles propositions n'ont pas été suivies ?
Deux points principaux qu'on a portés et qui ont été repris, c'est le besoin d'un arbitrage public, d'un réengagement de l'État dans la formation du prix agricole. Aujourd'hui, les indicateurs qui doivent permettre de former le prix agricole sont en discussion dans les différentes filières et à chaque fois le rapport de force est en défaveur du monde paysan avec des industriels majoritaires qui ont un droit de véto et une grande distribution très bien organisée. A chaque fois, les paysans ne sont pas reconnus, le coût de production n'est pas suffisamment pris en compte. L'attente qu'on avait de cette loi agricole c'est que l'État se réengage dans ce rééquilibrage de rapport de force en prenant des dispositions pour contraindre, voire sanctionner les acteurs qui ne jouaient pas le jeu.
Vous voulez que l'État s'engage à faire pression sur les industriels pour des prix plus justes ?
Oui, c'est ça. A un moment donné, il faut qu'Emmanuel Macron et Stéphane Travert arrêtent de renvoyer la responsabilité aux interprofessions et aux différents acteurs en leur disant de se responsabiliser. On sait que sur l'arbitrage public et sur la notion d'indicateur le gouvernement est hostile. On essaie d'avancer par petites touches et arriver à ce qu'on ne minore pas les coûts de production.
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