Coupé de ses voisins depuis plusieurs mois, car accusé de se rapprocher de l'Iran, le Qatar fait face à un véritable embargo. Mais il a rapidement trouvé de nouvelles solutions.
Un immense pont aérien... Bovin. Plusieurs milliers de vaches en provenance des États-Unis ou de l'Allemagne débarquent à Doha, au Qatar. À 80 kilomètres de là, elles se rendent dans une laiterie dirigée par un Irlandais. Le Qatar compte être autonome en lait dès juin 2018, 10 000 autres vaches sont attendues. Jusqu'à présent, le Qatar ne produisait presque que du gaz ou du pétrole et dépendait de son voisin pour se nourrir. Mais en juin dernier, tout a changé. L'Arabie saoudite, les Emirats-Arabes-Unis, Bahreïn et l'Égypte cessent toutes relations diplomatiques avec le Qatar. Les liaisons maritimes, aériennes et terrestres sont coupées. Isolé, il a donc dû trouver de nouvelles sources d'approvisionnement.
Rapprochement avec l'Iran
Les milliers de marchandises du port de Doha viennent en majorité d'Iran : le blocus aura rapproché le Qatar de l'Iran chiite. Autrement dit, l'effet inverse de ce que souhaitait l'Arabie Saoudite. Le pays reproche au Qatar ses liens avec l'Iran et l'accuse de financer certains groupes terroristes. Le Qatar dément et déclare être capable de survivre à l'embargo. Sur les marchés, les prix ont augmenté, mais pas de pénurie, la peur de manque a disparu. Doha affiche sa richesse et le visage de son émir, celui qui tient tête à l'Arabie Saoudite. La frontière terrestre fermée est désertée, 5 000 personnes la traversaient chaque jour avant le blocus.
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