Selon l'Inserm, une molécule utilisée dans des fongicides agricoles est toxique pour l'environnement et pour l'homme
Des chercheurs avaient déjà alerté en 2018 sur la dangerosité de cette molécule. En vain.
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) montre, dans une étude publiée ce jeudi et dont franceinfo a eu connaissance, qu'une molécule utilisée dans des fongicides agricoles est toxique pour l'environnement et les cellules humaines.
Ces pesticides contiennent des substances nommées SDHI (pour inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) qui ont pour principe de bloquer une enzyme impliquée dans la respiration cellulaire des champignons. "Nous montrons que huit des onze SDHI actuellement autorisés en France sont toxiques pour les cellules humaines", explique Pierre Rustin, chercheur à l'Inserm et membre du CNRS, qui a participé à cette étude.
Des risques accrus de maladies comme Parkinson ou Alzheimer
En 2018, des chercheurs avaient déjà alerté sur la dangerosité de cette molécule mais en janvier 2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), avait conclu qu’il n’y avait pas d'éléments pour justifier une alerte sanitaire. Cette fois, c'est l'Inserm, un organisme de recherche public, dont certains chercheurs sont eux-même membres de l'Anses, qui remet en cause l'autorisation des SDHI.
Selon Pierre Rustin, ces substances augmentent le risque de maladies neurologiques "telles que Parkinson ou Alzheimer", en particulier pour les agriculteurs utilisateurs de ces produits. Le fongicide a également des effets délétères sur les vers de terre et les abeilles.
Des fongicides utilisés pour les fraises... et les terrains de football
Le SDHI est autorisé en France et en Europe. Il entre dans la préparation de nombreux fongicides. Il est utilisé dans l’agriculture, dans onze produits autorisés en France pour le blé, le colza mais aussi les fraises, les carottes ou la vigne. Et sur des terrains de football.
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