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Vidéo Défendue par Emmanuel Macron, qu'est-ce que la souveraineté alimentaire ?

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Dans les années 1990, les altermondialistes en faisaient la promotion. Aujourd'hui, face à la crise, Emmanuel Macron la défend. Mais au fait, c'est quoi la souveraineté alimentaire ?
VIDEO. Défendue par Emmanuel Macron, qu'est-ce que la souveraineté alimentaire ? Dans les années 1990, les altermondialistes en faisaient la promotion. Aujourd'hui, face à la crise, Emmanuel Macron la défend. Mais au fait, c'est quoi la souveraineté alimentaire ? (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Dans les années 1990, les altermondialistes en faisaient la promotion. Aujourd'hui, face à la crise, Emmanuel Macron la défend. Mais au fait, c'est quoi la souveraineté alimentaire ?

Le concept de souveraineté alimentaire serait apparu au Mexique et en Amérique centrale dans les années 1980. "Des organisations paysannes locales étaient inquiètes de la disparition du soutien de l'État à l'agriculture et de l'accroissement des importations alimentaires depuis les États-Unis", détaille Sofia Monsalve secrétaire générale du FIAN International. 

Souveraineté alimentaire vs. Libre-échange

Dans les années 1990, elle gagne la scène internationale, sous l'impulsion du mouvement altermondialiste. Ève Fouilleux, directrice de recherche au CNRS en science politique précise qu'elle a été "portée par un mouvement social transnational qui s'appelle la Via Campesina, à partir de 1996, dans le cadre du Sommet mondial de l'alimentation à Rome."

Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, un modèle agricole plus productif et plus compétitif s'est développé, accompagné par l'intensification du libre-échange à l'échelle mondiale. "Ce système alimentaire agro-industriel est basé sur des échanges à longue distance, avec un éloignement très fort entre le consommateur final du produit et le producteur initial", explique Ève Fouilleux. Ce modèle est critiqué par les promoteurs de la souveraineté alimentaire et la crise alimentaire de 2007, 2008 aurait, d'ailleurs, mis en avant certaines de ses limites.

Une production plus proche des consommateurs

À l'opposé de ce modèle, les promoteurs de la souveraineté alimentaire défendent notamment une production plus proche des consommateurs et le soutien aux petits paysans. "Ça veut dire de bonnes mesures politiques qui se préoccupent de comment les choses sont produites, comment elles sont distribuées, avoir des marchés locaux, avoir un accès sûr à la terre pour les petits et les jeunes agriculteurs", fait valoir Geneviève Savigny, paysanne et membre du mouvement Via Campesina.

Certains pays ont intégré la souveraineté alimentaire à leur Constitution, parmi lesquels le Népal en 2007, l'Équateur en 2008 et la Bolivie en 2009. Mais cette vision ne fait pas l'unanimité : elle pourrait entraîner une réduction de choix pour les consommateurs et se révéler insuffisante pour nourrir une population mondiale grandissante. Malgré tout, pendant l'épidémie de Covid-19, plusieurs personnes, parfois même éloignées de l'altermondialisme, ont promu la souveraineté alimentaire ou des idées s'y rattachant.

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