L'Oeil du 20 heures. Environnement et glyphosate: Macron recule-t-il?
Pas de trace de glyphosate dans la loi agriculture et alimentation. Les députés ont rejeté lundi soir l'interdiction de l'herbicide à partir de 2021. C'est pourtant l'objectif fixé par Emmanuel Macron. Le président a-t-il abandonné ses promesses sur l'environnement ?
Emmanuel Macron à la campagne… euh non… en campagne, ça donnait ça: “un des grands objectifs de ma stratégie: c’est l’écologie du quotidien”, affirmait le candidat devant l'association WWF. Sur les oeufs de poules en batterie, la vidéosurveillance dans les abattoirs, la fin du glyphosate… où en sont toutes ces promesses?
Dans son programme, le candidat Macron écrivait : “En 2022, les œufs de poules en batterie seront interdits à la vente au consommateur.” Sur cette promesse, le ministère affirme que la filière a pris des engagements, mais dans le projet de loi alimentation et agriculture, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, il n'y pas d’obligation légale. Seul un amendement interdisant “l’installation de tout nouvel établissement d’élevage de poules pondeuses en cage” a été adopté. un amendement jugé inutile par l'association L214 : “C’est un leurre, ça fait belle lurette qu’il n’y a plus de nouveaux élevages de poules pondeuses qui se construisent", s'offusque Brigitte Gothière, porte-parole de l'association.
"Amendement bidon"
Pendant la campagne, Emmanuel Macron promettait : “La vidéosurveillance dans les abattoirs, selon des modalités inspirées de la proposition de loi Falorni, sera mise en place.” La proposition du député Falorni : imposer la vidéosurveillance. Échec : dimanche, son amendement a été rejeté. Celui adopté prévoit des caméras “à titre expérimental et sur la base du volontariat" !
On est dans le maquillage d’une promesse trahie. Parce que la majorité a voté un amendement bidon sur une pseudo expérimentation volontaire qui est possible déjà aujourd'hui.
Olivier Falorni, député divers gauche de Charente-Maritime
Le gouvernement répond ne pas vouloir pénaliser les salariés, mais mieux les former.
"Pas au rendez-vous"
J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. #MakeOurPlanetGreatAgain
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 27 novembre 2017
En novembre dernier, sur twitter, Emmanuel Macron, devenu président, demande que “l’utilisation du glyphosate soit interdite en France (...) au plus tard dans 3 ans”. La nuit dernière, les députés ont refusé d’inscrire cet engagement du président dans la loi ! Les amendements ont été rejetés. Déception au sein même de la majorité: “Je trouve que nous députés, collectivement, nous n’avons pas été au rendez-vous parce que l’inscrire dans la loi, certains pensent que ça ne servait à rien mais en tout cas ça ne pouvait pas nuire à ce qu’on atteigne dans trois ans cet objectif fixé par le président", se désole Matthieu Orphelin, député LREM, co-auteur d'un des amendements.
Le gouvernement affirme qu’il n’y a pas besoin de passer par la loi pour tenir cet engagement du président. Le glyphosate, nous dit-on, sera bien interdit. Rendez-vous dans 3 ans.
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