Afghanistan : "On ne peut pas dire à ce stade combien de personnes vont encore pouvoir être prises en charge", selon l’Office français de l'immigration et de l'intégration
Le directeur général de l’Office français de l'immigration et de l'intégration, Didier Leschi, émet des réserves quant au nombre d'Afghan qui pourront être accueillis en France, compte tenu du contexte sécuritaire après les attentats à Kaboul.
"On ne peut pas dire à ce stade combien de personnes vont encore pouvoir être prises en charge et ramenées en France", affirme sur franceinfo ce vendredi Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII). Après le double attentat à l'aéroport de Kaboul jeudi, les évacuations se poursuivent.
franceinfo : Combien de personnes la France compte-t-elle encore exfiltrer après le double attentat perpétré à Kaboul ?
Didier Leschi : Je n'ai pas le nombre exact. Hier, au moment où des personnes devaient rejoindre l'aéroport évacué par la France, l'attentat est arrivé et toutes les opérations ont été remises. On ne peut pas dire à ce stade combien de personnes vont encore pouvoir être prises en charge et ramenées en France. Heureusement, la France avait commencé les opérations d'évacuation depuis mars dernier. Malheureusement il faut craindre que toutes les personnes qui ont besoin de partir ne puissent pas être prises en charge dans ce contexte sécuritaire qui relève du chaos.
Plus de 2500 Afghans sont arrivés sur le sol français depuis le début des évacuations. L'OFII va ouvrir un guichet unique spécial pour les demandes d'asile, en quoi cela consiste?
Avec la préfecture de police, nous avons mis en place un renforcement des capacités d'enregistrement des demandeurs d'asile. Nous ne souhaitons pas dégrader les délais d'enregistrement de ceux qui arrivent de manière régulière. Depuis le début de l'année plus de 7200 Afghans ont déposé une demande d'asile en France. Une fois qu'ils déposent leur demande d'asile, l'OFII va leur verser leur allocation pour demandeurs d'asile et va les orienter vers des hébergements dédiés. Le guichet sera physiquement dans des locaux qui appartiennent à la préfecture de police.
"Il faut craindre que toutes les personnes qui ont besoin de partir ne puissent pas être prises en charge dans ce contexte sécuritaire qui relève du chaos"
Didier Leschi, OFIIà franceinfo
Ce guichet concerne-t-il tous les Afghans ou seulement ceux qui arrivent en région parisienne ?
Ceux qui sont arrivés dans les premiers vols sont installés en région parisienne. Depuis deux jours, les capacités en région parisienne sont épuisées en hébergement d'urgence en hôtel, puisque les personnes sont en quarantaine. Nous avons orienté des personnes vers d'autres villes françaises, là elles seront enregistrées dans des créneaux qui vont être dégagés dans les préfectures. Les premiers arrivés sortent de quarantaine lundi, le protocole sanitaire est strict, ils ont été testés en arrivant. Ceux qui sortent de la quarantaine vont pouvoir commencer à déposer leurs demandes d'asile dès lundi.
Leurs demandes d'asile seront-elles forcément acceptées et sur quelle base ?
J'imagine que oui vu les conditions générales dans lesquelles elles arrivent et la situation en Afghanistan. Ensuite, c'est l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, qui va décider. Il a indiqué hier que les dossiers seraient examinés dans un temps assez court. Il y avait des personnes connues de l'ambassade, en particulier parce que c'était des personnes qui avaient travaillé pour les autorités françaises.
Mais il y a aussi des journalistes, des artistes, des magistrats, des cadres de l'ancienne administration afghane. Ils ont très souvent leurs documents. Les services spécialisés vont faire ce qui se fait habituellement, écouter les récits tant que les personnes ne sont pas connues. Mais une partie d'entre elles était déjà connue de l'ambassade.
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