Des politiques allemands demandent au chancelier de fournir des chars à l'Ukraine : "Cela nous plairait qu'Olaf Scholz soit plus courageux"
La Maison Blanche annonce, jeudi 5 janvier, que les États-Unis et l'Allemagne envisagent de livrer à l'Ukraine des blindés d'infanterie, de type Bradley côté américain et de modèle Marder côté allemand. Cette annonce fait suite à une conversation téléphonique entre le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz, qui ont exprimé leur "détermination commune" à soutenir l'Ukraine, selon un communiqué de l'exécutif américain.
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Allemagne a, jusqu'à ce jour, toujours refusé de livrer des chars à l'Ukraine. Le chancelier, Olaf Scholz, refusait de faire cavalier seul. Il s'était aligné jusqu'alors sur les positions de ses alliés. Mais l'initiative d'Emmanuel Macron a changé la donne. L'Élysée a annoncé, mercredi 4 janvier, la livraison prochaine à Kiev de chars de combat légers de facture française. "C'est la première fois que des chars de conception occidentale sont fournis aux forces armées ukrainiennes", a expliqué la présidence française, à l'issue d'un coup de téléphone entre Emmanuel Macron et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Du coup, pour de nombreux membres de la classe politique allemande la position d'Olaf Scholz ne tenait plus.
La pression des élus allemands
Beaucoup d'élus du Bundestag, le Parlement allemand, ont salué cette initiative de la France. C'est le cas de l'opposition de droite, mais aussi de plusieurs représentants du FDP et des Verts, membres de la coalition d'Olaf Scholz. "Je pense que l'Allemagne est un pays prospère, plus proche de l'Ukraine que la France, déclare Marie-Agnes Strack-Zimmermann, membre du FDP et présidente de la commission défense du Parlement. Cela nous plairait qu'Olaf Scholz soit plus courageux. Il est toujours dommage de le voir réagir quand les autres font quelque chose".
"Pour nous, le chancelier doit emboîter le pas à Emmanuel Macron."
Marie-Agnes Strack-Zimmermann, membre du FDP et présidente de la commission défense du Parlementà franceinfo
Avant même cette annonce de la Maison Blanche plusieurs médias, dont le quotidien Süddeutsche Zeitung, expliquait qu'une inflexion était possible et que Berlin pouvait bien avoir l’intention, dans un premier temps, de livrer des chars Marder, des blindés destinés aux combats d’infanterie. L'Allemagne pourrait aussi livrer des chars de type Leopard 2 : des chars d’assaut, modernes, équipés d’un canon de 120 millimètres, mondialement réputés. L’Ukraine les réclame avec insistance depuis plusieurs mois.
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