Incendie de sous-marin russe : Moscou reconnaît que le submersible est à propulsion nucléaire
Le feu s'était déclaré à bord de l'appareil, tuant 14 membres d'équipage, lors d'une mission d'étude des fonds marins dans l'Arctique.
Le Kremlin a reconnu que le sous-marin russe dont 14 membres d'équipage ont trouvé la mort trois jours plus tôt dans un incendie est bien un modèle à propulsion nucléaire, jeudi 4 juillet. Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré à Vladimir Poutine que le réacteur n'avait pas été endommagé.
Les autorités russes ont été accusées de chercher à dissimuler les détails de l'incident. Selon le ministre de la Défense, il s'est produit lundi au cours d'une mission d'étude des fonds marins dans l'Arctique, mais n'a été révélé que le lendemain et Moscou n'avait jusqu'ici pas confirmé qu'il s'agissait d'un sous-marin à propulsion nucléaire.
"Le réacteur nucléaire à bord du navire est complètement isolé et sans personnel. Toutes les mesures nécessaires ont été prises par l'équipage pour protéger le réacteur, qui est en parfait état de fonctionnement", a déclaré Sergueï Choïgou, selon un compte-rendu de sa conversation avec le président publié par le Kremlin. Le sous-marin a pu regagner la base de la Flotte Nord à Severomorsk, en mer de Barents.
Pas d'informations détaillées au nom du "secret d'Etat"
Le feu s'est déclaré dans le compartiment des batteries, a-t-il encore précisé. Selon une source militaire citée par le journal Kommersant (en russe), le feu a pu partir d'un court-circuit dans l'un des tableaux de bord, enflammant des câbles ou de l'huile, la ventilation entraînant ensuite la fumée à travers les compartiments du submersible.
Au moment de l'incendie, les sous-mariniers se reposaient et n'ont pas eu le temps d'enfiler leur protection, toujours selon la même source, qui ajoute que seuls cinq membres d'équipage ont survécu en maîtrisant le feu et en faisant remonter le sous-marin à la surface. Le journal affirme que les sous-mariniers, qui effectuaient alors une mission d'entraînement près des côtes russes, n'avaient pas d'expérience réelle dans la lutte anti-incendie.
Le Kremlin a ajouté qu'il ne fournirait pas d'informations détaillées sur l'accident au nom du "secret d'Etat". Selon la presse russe, le submersible en question est le AS-31, une version modernisée du AS-12, également surnommé "Locharik", un engin secret destiné à des opérations spéciales ou de recherche et pouvant plonger jusqu'à 6 000 mètres de profondeur.
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