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Police de sécurité du quotidien : Bezons, ville candidate du Val d'Oise, veut "une présence rassurante"

Emmanuel Macron devrait préciser mercredi les contours de la police de sécurité du quotidien, qui doit être expérimentée au début de l'année 2018. Une vingtaine de villes sont déjà candidates, à l'image de Bezons (Val-d'Oise). 

Article rédigé par Lorélie Carrive
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le commissariat de police de Bezons (Val-d'Oise).  (LORELIE CARRIVE / FRANCEINFO)

Emmanuel Macron reçoit mercredi 18 octobre les cadres et représentants de la police et de la gendarmerie. À l'ordre du jour, la lutte anti-terroriste mais aussi la police de sécurité du quotidien. Les contours de cette promesse de campagne du candidat Macron restent encore très flous. Le dispositif devrait être expérimenté à partir du début de l'année 2018 dans une quinzaine de villes. Une vingtaine se sont déjà portées candidates, à l'image de Bezons, dans le Val-d'Oise.

Seize fois moins de policiers qu'il y a dix ans

Avec ses 28 000 habitants, Bezons se situe au sud du Val-d'Oise, à la limite avec les Hauts-de-Seine et les Yvelines. Ici, le trafic de cannabis se fait au vu de tous, d'après un habitant. "Quand on se promène, on voit les deals, les consommateurs, les vendeurs, ceux qui guettent pour les flics et tout ce qui s'en suit !", déplore-t-il. Ces scènes se déroulent quasiment sous les fenêtres du poste de police.

Pour y faire face, seuls cinq policiers en moyenne sont présents, dans un bâtiment de mille mètres carrés. Ils étaient 82 policiers il y a dix ans. Entre temps, réorganisation oblige, Bezons a été rattachée au commissariat de la ville voisine, Argenteuil. C'est donc pour faire revenir des policiers dans les rues que le maire communiste de la ville, Dominique Lesparre, a fait savoir en juillet que sa ville serait candidate à l'expérimentation de la police de sécurité du quotidien.

Des rapports plus concrets, étroits et visibles

Cette police, Dominique Lesparre l'imagine plus ou moins calquée sur la police de proximité mise en place par gouvernement Jospin en 1998. À l'époque, le dispositif avait fait ses preuves selon lui. "C'était des rapports plus concrets, plus étroits, plus visibles. Quand les policiers sont en mission pour aller sur un cambriolage qui a eu lieu ou sur une rixe dans un quartier, ils passent en voiture avec le gyrophare." Cette image n'est pas en adéquation avec celle que doivent renvoyer les policiers, ajoute-t-il.  

On voit bien une présence policière mais pas une présence qui rassure. Elle est plutôt inquiétante, on voit qu'il y a de l'urgence.

Dominique Lesparre, maire communiste de Bezons (Val-d'Oise)

à franceinfo

Le maire espère donc envoyer un autre message à ses administrés avec l'expérimentation de la police de sécurité du quotidien. "Cette présence tranquille sur la ville va rassurer les habitants de Bezons. Pour moi c'est l'essentiel. C'est plus de présence sur le terrain, donner une image de la police qui est aussi toute autre que celle que l'on peut avoir maintenant. " La simple présence de ces policiers pourrait, d'après lui, dissuader dealers et acheteurs de drogues, par exemple. 

Besoin de moyens humains et matériels

Sur le principe, Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat Alliance dans le Val-d'Oise, n'est pas contre mais il rappelle que le nerf de la guerre reste la question des moyens humains et matériels. "Il est clair que, depuis janvier 2015, les effectifs de police sont soumis à un emploi intensif, compte tenu de la menace terroriste qui pèse sur le pays."

Il estime donc que le gouvernement devra mettre les moyens en face de ses ambitions. "Il n'y a pas de policiers inactifs donc créer une nouvelle mission veut dire qu'il va falloir forcément se désengager d'une autre mission, sauf à créer un nombre de postes conséquent et attribuer aussi des moyens matériels." Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait promis de créer 10 000 postes de policiers et gendarmes. On ne sait pas encore combien seront dévolus à cette police du quotidien.

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