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Sécurité : des promesses, peu de moyens... Les annonces du gouvernement ne convainquent pas à droite

Depuis quelques jours, le gouvernement multiplie les annonces en matière de sécurité. Une nouvelle politique qui flirte avec la ligne défendue par Les Républicains mais qui rebute le Rassemblement National.

Article rédigé par franceinfo - François Chagnaud, édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le député Les Républicains de l'Ain, Damien Abad, à la tribune de l'Assemblée nationale, le 15 juillet 2020. (MARTIN BUREAU / AFP)

"On est dans la gestion anecdotique d'une crise de la sécurité très lourde, très inquiétante". Marine Le Pen étrille, mardi 28 juillet, la salve de mesures sécuritaires du gouvernement. Après l'annonce du plan de Jean Castex pour lutter contre l'insécurité, le ministère de l'Intérieur annonce la création d'une enveloppe de 10 millions d'euros pour indemniser les effectifs de la police nationale mobilisés de nuit. Une politique sans substance ni efficacité pour la présidente du Rassemblement national.

Si l'on croit que des primes pour les policiers de nuit ou qu'une amende pour la consommation de stupéfiants sont des mesures qui sont à la hauteur, alors effectivement, je pense qu'il y a un véritable problème de cécité.

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national

à franceinfo

C'est le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, réputé proche de Nicolas Sarkozy, qui est aux commandes pour mettre en oeuvre cette nouvelle dynamique sécuritaire. L'esprit de l'ancien président de la République, distillé dans cet arsenal de mesures, séduit le patron des députés Les Républicains Damien Abad : "L'ancien président Nicolas Sarkozy a rappelé hier, à juste titre, que la sécurité était l'affaire de tous, et notamment du président de la République."

Passer des annonces aux actes

Sur le papier, c'est un sans-faute pour le député de l'Ain. Mais au vu du bilan qu'il dresse, pas question de se satisfaire de ces déclarations pour autant. Il jugera sur pièces. "Il me tarde qu'on passe du gouvernement des bandes-annonces au gouvernement des résultats concrets, réagit-il. Ça fait trois ans qu'on nous promet beaucoup de choses et que la délinquance augmente, que les chiffres de l'immigration ne sont pas bons, et ça fait trois ans que malheureusement, il y a beaucoup de tensions et de crispations dans notre pays."

Aller dans un commissariat, c'est bien, c'est le rôle du président de la République. Mais avoir des résultats, défendre ses policiers, c'est mieux.

Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée

à franceinfo

La police est placée au coeur de cet campagne de lutte contre l'insécurité. En visite à Nice, samedi 25 juillet, Jean Castex a annoncé le renfort de la police municipale locale par des agents de la nationale. C'était une demande du maire LR Christian Estrosi, mais pour Damien Abad, le dispositif doit être élargi : "La décision qui a été prise par Jean Castex était une bonne décision, moi je souhaite qu'elle soit généralisée." Encore faut-il en avoir les moyens. "Il y a une contradiction dans le dialogue du gouvernement, qui demande aux communes de lutter contre l'insécurité et les incivilités aux côtés de la police nationale, mais qui en même temps nous privent de moyens dont on a absolument besoin", déplore Daniel Fasquelle, député Les Républicains de la Somme et bientôt maire du Touquet.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé la parution d'un livre blanc sur la sécurité intérieure à la rentrée. L'évolution de la police municipale devrait y tenir une large place.

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