Carmen : des œuvres intouchables ?
L'opéra Carmen a été réinterprété par un metteur en scène à Florence. Dans celle-ci, Carmen ne meurt pas poignardée au dernier acte. Il revendique son choix en affirmant que l'époque ne doit pas véhiculer le fléau des violences faites aux femmes.
On n'avait jamais vu cela depuis un siècle et demi d'histoire de Carmen. Georges Bizet, le créateur de l'opéra en 1975, n'avait pas imaginé une telle fin à son oeuvre. Avant d'être assassinée par son amant, cette fois, c'est Carmen qui tue Don José. Une adaptation qui s'écarte de l'oeuvre originelle qui a toujours mis en scène la mort violente de la jeune bohémienne. Le metteur en scène Léo Muscato dit assumer son choix artistique, refusant qu'on applaudisse le meurtre d'une femme.
"En art, on est totalement libre"
Jusqu'où va le droit à l'audace, dans l'adaptation d'une oeuvre ? Il y a un an, à l'Opéra Bastille, une Carmen modernisée était entourée de voitures sur scène, mais l'histoire n'était pas modifiée. L'audace n'empêche pas la fidélité à l'Histoire. Pour Emmanuelle Giuliani, chef du service culture au journal La Croix,"Modifier la fin risque de changer toute la perception qu'on a de l'ensemble de l'opéra. Donc pourquoi pas, parce qu'en art, on est totalement libre, bien sûr, et il ne faut pas brider la créativité, mais il faut le faire avec de très solides arguments et dramatiques et musicaux".
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