"D'un coup, ils sont fiers de leur formation" : à Paris, de jeunes vitraillistes espèrent aider à la reconstruction de Notre-Dame
Franceinfo a rencontré des jeunes en plein apprentissage des métiers des arts du verre, non loin de la cathédrale, en partie détruite par un incendie lundi.
Ces jeunes-là rêvent de participer à la reconstruction de Notre-Dame, la célèbre cathédrale en partie détruite par un incendie lundi, prévue pour 2024 - c'est en tout cas l'objectif fixé par Emmanuel Macron. Ils se forment actuellement aux métiers des arts du verre, au lycée professionnel Lucas-de-Nehou, dans le 5e arrondissement de Paris. Dans un atelier de l'établissement, situé quelques encablures de lieu de culte historique, une quinzaine d'étudiants coupent le verre et tordent le plomb. Ces futurs spécialistes n'ont eu que deux mots à la bouche cette semaine : Notre-Dame.
Laisser une empreinte
"Ça fait très mal, on pense à ces personnes du Moyen-Âge qui avaient réalisé ce chef-d'œuvre, explique Éléonie, 18 ans. Se dire que leur travail a été détruit comme ça, en l'espace de quelques heures, ça fait un peu mal."
Après réflexion, on se dit 'j'aurais peut-être la chance de travailler dessus', et c'est vrai que ça fait plaisir de se dire qu'on pourra nous aussi ajouter notre empreinte.
Éléonieà franceinfo
Participer à la renaissance de Notre Dame est une opportunité en or pour ces jeunes, en pleine préparation au brevet des métiers d'art. Renan, lui, est déjà ravi que l'on parle de se passion. "Quand j'ai dit à ma conseillère d'orientation 'je veux devenir vitrailliste', elle m'a répondu 'c'est quoi ?' Les gens ne connaissent même pas ce métier." Pour lui, c'est certain, "il y aura un avant et après dans le vitrail".
[Après l'incendie,] les gens ont dû se dire 'peut être que ce métier existe, ils vont faire un appel à des gens, il y a peut-être une école'.
Renanà franceinfo
Faire naître des vocations
C'est aussi ce qu'espère leur enseignante en peinture sur verre, Aurélie Règue. "D'un coup, ils sont fiers de leur formation. Ils disent même que leurs parents en parlent (...). Même moi, je n'ai jamais reçu autant de messages que là. On s'intéresse aux vitraux alors qu'avant, c'était juste les bouts de verres qu'il y a dans les églises. J'exagère à peine", assure Aurélie qui espère que les événements feront naître quelques vocations, et que les candidats seront plus nombreux.
On manque d'élèves motivés.
Aurélie Règueà franceinfo
Plus de candidats ? Pourquoi pas, mais pas trop quand même, prévient Nayani. "Mon point de vue est peut être un peu égoïste, reconnaît la jeune femme, mais j'avoue que le travail, je préfère le garder pour moi !". "J'ai un peu peur que plein de monde se rue là-dessus", explique l'élève. "J'ai pas envie que ça devienne un métier lambda, surtout qu'ici on transmet la passion". Une passion du vitrail que Nayani voudrait bien garder pour elle.
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