: En images Quand l'artiste Banksy prend la défense des migrants
L'une de ses œuvres, apparue samedi sur la façade d'un immeuble londonien, a été dissimulée lundi.
Sitôt apparue, sitôt masquée. Une nouvelle œuvre de l'artiste britannique Banksy dénonçant la gestion des réfugiés à Calais (Pas-de-Calais) a été recouverte de panneaux en contreplaqué, lundi 25 janvier, à Londres. Elle avait fait son apparition samedi soir sur un panneau de bois recouvrant la vitrine d'un magasin en travaux en face de l'ambassade de France, dans le quartier de Knightsbridge.
Le promoteur immobilier responsable des travaux a souligné qu'il s'agissait de "protéger" l'oeuvre. Les réalisations de Banksy peuvent en effet valoir plusieurs centaines de milliers d'euros. La police a d'ailleurs fait état d'une tentative de vol dimanche soir par deux hommes qui ont pris la fuite.
Mais ce n'est pas la première fois que le mystérieux street-artist, politiquement engagé, témoigne de son soutien pour les réfugiés.
Une "Cosette" contre les gaz lacrymogènes
Cette fois, Banksy a mis en scène Cosette du roman de Victor Hugo Les Misérables. Devant un drapeau tricolore en lambeaux, elle a les yeux qui pleurent à cause des gaz lacrymogènes.
En bas de l'oeuvre, un code QR, que l'on peut scanner avec son smartphone, renvoie à une vidéo critiquant l'utilisation de gaz lacrymogènes par la police française dans la "Jungle" de Calais le 5 janvier dernier.
Un Steve Jobs migrant pour l'accueil des réfugiés
Ce n'est pas l'élément le plus connu de la biographie du fondateur d'Apple. Pourtant, l'Américain Steve Jobs était bien le fils d'un immigré syrien, installé aux Etats-Unis, racontait Rue89 en décembre. En choisissant de le représenter sur un mur proche de l'entrée de la "Jungle", l'artiste britannique, qui a réalisé trois œuvres à Calais (Pas-de-Calais), a voulu présenter l'immigration comme une chance, et non comme un "fardeau", a-t-il expliqué en décembre, dans un communiqué.
"Steve Jobs était le fils d’un immigrant syrien. Apple est l’entreprise qui fait le plus de profits au monde, et paye 7 milliards de dollars d’impôts par an. Et tout ça ne peut exister que parce qu’on a laissé entrer un jeune homme originaire de Homs", avait déclaré l'artiste.
A Calais, la mairie avait également tenu à protéger cette œuvre afin d'éviter toute dégradation. Mais la plaque installée devant le pochoir a été arrachée. Un autre message a ainsi rejoint celui de l'artiste : "La France tient plus à ce dessin qu'aux réfugiés", déplore un anonyme.
Pour illustrer la traversée de la Manche : une réinterprétation du "Radeau de la Méduse" et un enfant
En décembre, les Calaisiens avaient également découvert une réinterprétation du Radeau de la Méduse
"A la place du navire L’Argus, qui avait secouru rescapés du naufrage de la Méduse, figure un ferry semblable à ceux qui effectuent quotidiennement les liaisons entre Calais et Douvres, mais qui restent inaccessibles aux migrants", analysait alors Libération.
Enfin, une troisième œuvre de Banksy avait fait son apparition, cette fois sur la plage : un enfant qui regarde les côtes anglaises avec une longue vue, une valise à ses pieds. Comme Le Radeau de la Méduse, ce dernier a été recouvert d'un panneau en Plexiglas.
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