La ministre de la Culture et 200 personnalités soutiennent la réforme du droit d'auteur face aux géants d'internet
Cette rĂ©forme est au cĆur d'une intense bataille de lobbying dans les instances europĂ©ennes. Elle doit ĂȘtre soumise au vote des eurodĂ©putĂ©s le 12 septembre.
"Le droit d'auteur est aujourd'hui en danger, en France et dans le monde entier." La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, et plus de 200 personnalités, dont Jean-Jacques Goldman, AgnÚs Jaoui et Stromae, signent, dimanche 9 septembre, une tribune dans Le Journal du dimanche, appelant les députés européens à approuver un projet de réforme du droit d'auteur combattu par les géants américains du Net.
Cette réforme vise à inciter les plateformes à mieux rétribuer les créateurs de contenus (article 13), mais aussi à créer un nouveau "droit voisin" pour les éditeurs de presse (article 11), qui doit permettre aux journaux ou agences de presse comme l'Agence France-Presse de se faire rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production.
Parmi les signataires, on retrouve d'anciens ministres de la Culture comme Jean-Jacques Aillagon, Renaud Donnedieu de Vabres, Aurélie Filippetti et Jack Lang, mais aussi des musiciens, écrivains, comédiens et cinéastes, ainsi que des dirigeants de médias comme l'Agence France-Presse, TF1, France Télévisions et Radio France.
Un projet rejeté par le Parlement en juillet
Ce texte s'ajoute Ă de nombreux appels Ă©mis ces derniers jours dans les milieux culturels et mĂ©diatiques en faveur du projet de directive sur le droit d'auteur, au cĆur d'une intense bataille de lobbying dans les instances europĂ©ennes et qui doit ĂȘtre soumis au vote des eurodĂ©putĂ©s le 12 septembre. L'industrie numĂ©rique a remportĂ© dĂ©but juillet une premiĂšre manche quand le Parlement a rejetĂ© le texte.Â
Deux fronts se sont dĂ©gagĂ©s : d'un cĂŽtĂ© les crĂ©ateurs et la presse, en quĂȘte de revenus ; de l'autre, une alliance inattendue entre les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) et les militants d'internet, qui craignent pour la libertĂ© du web. Les opposants au projet affirment que la directive mettrait en pĂ©ril la gratuitĂ© de nombreux sites internet et pĂ©naliserait le pluralisme, ce que contestent vivement ses partisans.
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