: Vidéo "Il faut se battre pour être productrice" : Mélita Toscan du Plantier, l'une des rares femmes à avoir dirigé un festival de cinéma
Portrait d'une productrice qui a réussi dans un milieu d'hommes.
"Je viens de rien du tout." Voilà ce qu'affirme la productrice Mélita Toscan du Plantier. Et pourtant. Mélita Toscan du Plantier est une productrice engagée et cofondratrice du Festival de Marrakech. En 1968, elle naît au Havre de parents serbes. Alors qu'elle n'a que 7 ans, sa mère est assassinée par son père. Deux ans plus tars, elle est placée dans un foyer de la Ddass avec son petit frère. "Ma mère était une femme battue", confie Mélita Toscan du Plantier, de son nom de jeune fille Nikolic. Ce qui s'apparente à un cauchemar, la productrice en a fait une force. À 15 ans, Mélita Toscan du Plantier assiste pour la première fois au tournage d’un film. "D'aller sur ce tournage, ça a déclenché quelque chose", se souvient-elle.
Après son bac, elle arrête ses études et enchaîne les petits boulots. Quelques années plus tard, Mélita s'installe à Paris et débute comme stagiaire attachée de presse. En 1995, elle entre chez UniFrance, un organisme chargé de promouvoir les films français à l’étranger.
Si vous ne rêvez pas, vous n'allez arriver à rien.
Mélita Toscan du Plantierà Brut
À 29 ans, elle épouse le producteur Daniel Toscan du Plantier avec qui elle aura deux enfants. Avec son mari qu'elle qualifie "d'homme flamboyant" et "d'immense producteur", elle crée le Festival international du film de Marrakech.
En 2003, Daniel Toscan du Plantier meurt d'une crise cardiaque. À 46 ans, elle décide de se lancer dans la production. Pour son premier projet, elle choisit un film indien. En janvier 2018, sa deuxième production "In the Fade" de Fatih Akin, remporte le Golden Globe du Meilleur film étranger. Aujourd’hui, à 50 ans, Mélita Toscan du Plantier poursuit son travail de productrice et ses activités au sein du Festival international du film de Marrakech. "J’ai toujours rêvé dans ma vie, toujours", lance avec la productrice, avec cran. "Même dans les moments les plus violents de ma vie, les plus tristes, j'ai toujours rêvé", continue-t-elle. Elle clôt son propos avec force et ténacité : "Et si vous ne rêvez pas, vous n'allez arriver à rien."
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