: Vidéo Accusé de conflit d'intérêts, Eric Dupond-Moretti va transmettre au Premier ministre l'enquête administrative en cours sur trois juges du parquet national financier
Dans une vidéo postée lundi soir sur Facebook, il est revenu sur la fronde de magistrats à laquelle il fait face depuis l'ouverture d'une enquête administrative visant trois magistrats du PNF.
Après l'ouverture mi-septembre d'une enquête administrative visant trois magistrats du Parquet national financier (PNF), le ministre de la Justice nie tout "conflit d'intérêts". Dans une vidéo publiée lundi 12 octobre sur Facebook, Eric Dupond-Moretti s'est engagé à laisser le Premier ministre décider des suites à donner. Vendredi, l'association Anticor avait notamment déposé plainte contre le garde des Sceaux "pour prise illégale d’intérêt".
Les principaux syndicats de magistrats l'accusent en effet d'être juge et partie, le ministre ayant ouvert une enquête administrative sur le rôle du Parquet national financier dans une affaire qui le concerne directement : les relevés téléphoniques de plusieurs ténors du barreau, dont Eric Dupond-Moretti, avaient été épluchés pour tenter d'identifier une "taupe" dans une affaire concernant Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog. Eric Dupond-Moretti avait porté plainte avant de la retirer au moment de sa nomination comme garde des Sceaux.
"Les syndicats me demandent de passer la main au Premier ministre. (...) Très bien", a répondu le ministre et ancien avocat. C'est au Premier ministre qu'"il appartiendra de statuer", a-t-il dit, s'engageant à lui transmettre le rapport d'enquête.
"Soit le rapport dit qu'aucune faute n'a été commise et je serai le garde des Sceaux le plus heureux du monde. Soit des fautes ont été commises et nous verrons alors la décision que prendra le Premier ministre", a-t-il déclaré, dénonçant toutefois une "affaire montée de toutes pièces" et "instrumentalisée contre [lui] à des fins politiques".
"Il se moque de nous", estime un syndicat
Dans cette vidéo, le ministre de la Justice a également estimé qu'il s'agissait d'une "diversion" des syndicats qui disent "non à tout" et ne veulent pas "parler des vrais sujets".
L'explication a en tout cas été reçue avec scepticisme chez les syndicats de magistrats. "J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi il passe la main s'il dit qu'il n'y a pas de conflit d'intérêts", a réagi Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) lundi soir. "Il se moque de nous", a abondé Katia Dubreuil, présidente du SM. "Comment on peut être rassuré quand on voit qu'il dit 'je vais donner la main au Premier ministre' comme si on avait fait un caprice ?"
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