Affaire Théo : le parquet de Bobigny demande le renvoi de trois policiers devant les assises pour "violences volontaires"
Une décision annoncée ce mercredi par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui satisfait Antoine Vey, l'avocat de Théo Luhaka.
Les trois policiers mis en cause dans l'affaire Théo seront-ils jugés devant une cour d'assises ? C'est en tout cas l'objet de la demande, ce mercredi 7 octobre, du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) plus de trois ans après les faits. Ce dernier souhaite que les trois policiers mis en cause soient jugés pour "violences volontaires" à l'encontre de ce jeune homme noir d'Aulnay-sous-Bois, grièvement blessé lors de son interpellation. C'est parce que Théo est désormais handicapé à vie que le parquet de Bobigny a requis la comparution de trois policiers devant les assises, juridiction pénale compétente pour juger les crimes.
Parmi les quatre policiers mis en examen après ces faits, le parquet a estimé que l'agent principalement mis en cause devait comparaître pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente partielle".
Deux autres policiers renvoyés en correctionnelle
Son réquisitoire définitif, rendu le 23 septembre, écarte toutefois la qualification de "viol aggravé" contre ce fonctionnaire, estimant que "les éléments constitutifs du crime de viol n'étaient pas réunis".
Le parquet a, par ailleurs, requis le renvoi en procès de deux autres policiers pour "violences volontaires en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique", délit habituellement passible du tribunal correctionnel, et un non-lieu pour le quatrième agent mis en examen.
L'avocat de Théo Luhaka, Antoine Vey, s'est dit "satisfait que le parquet confirme que Théo a été victime de faits criminels commis par des policiers en réunion". "C'est un soulagement de voir qu'en dépit des pressions nombreuses subies pendant la procédure, l'affaire n'ait pas été enterrée. Théo a été la cible, médiatiquement, de nombreuses attaques des syndicats de police, je me réjouis que le parquet ait eu une position indépendante et claire", a-t-il dit à l'AFP. Le juge d'instruction a désormais trois mois pour ordonner ou non la tenue d'un procès.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.