La pandémie de Covid-19 a contribué à réduire la population carcérale en Europe, selon une étude
"Le recul du taux d'entrées en prison a (...) été particulièrement marqué durant 2020, ce qui confirme l'influence des restrictions de circulation liées à la Covid-19", selon une étude de l'Université de Lausanne réalisée pour le Conseil de l'Europe.
Le Covid-19 "a contribué" à diminuer la population carcérale en Europe, notamment en raison "des restrictions de circulation" imposées durant la pandémie, selon une étude allant de janvier 2020 à janvier 2021, publiée mardi 5 avril par le Conseil de l'Europe.
"Le recul du taux d'entrées en prison a (...) été particulièrement marqué durant 2020, ce qui confirme l'influence des restrictions de circulation liées à la Covid-19", note une étude réalisée par l'université de Lausanne (Suisse) pour le compte de l'institution. Celle-ci invoque également "le ralentissement des systèmes judiciaires" et "les programmes de libération" instaurés "dans certains pays pour prévenir ou freiner la propagation" du virus.
"Moins d'interactions entre les personnes signifie moins d'infractions impliquant un contact dans l'espace public, moins d'arrestations et moins de détentions", explique dans le communiqué du Conseil de l'Europe le professeur Marcelo Aebi, qui dirige l'équipe de chercheurs de l'université helvétique.
Une baisse de 2,3% entre 2020 et 2021
"Les restrictions de circulation des détenus liées à la Covid-19 (qui se sont traduites par une diminution des permis de sortie temporaire et du travail à l'extérieur des établissements pénitentiaires) pourraient également expliquer la baisse importante du nombre d'évasions" (2,2 pour 10 000 détenus en 2020, contre 8,2 en 2019), avance encore l'étude.
Au 31 janvier 2021, "on comptait 1 414 172" détenus dans les 47 pays du Conseil de l'Europe (y compris la Russie, exclue récemment de l'organisation après avoir attaqué l'Ukraine), poursuit le communiqué, soit "un taux de population carcérale (...) de 102 détenus pour 100 000 habitants". "Dans les 48 administrations pénitentiaires pour lesquelles ces informations sont disponibles à la fois pour 2020 et 2021, ce taux a reculé de 104,3 à 101,9 détenus pour 100 000 habitants (-2,3%)."
Ces chiffres confirment "une tendance (à la baisse) observée depuis dix ans dans la plupart des Etats européens", rappelle l'étude. Entre 2020 et 2021, c'est à Chypre que le taux d'incarcération a le plus diminué (-28,3%). En France, il a chuté de 11,7%. Dans le même temps, il a augmenté en Suède (+8,2%), en Roumanie (+6,6%) et en Macédoine du Nord (+5,4%).
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