Procès Bousquet : l’énigme d’un coupable innocenté

Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, publie, mercredi 26 octobre, son livre "Le procès Bousquet, Haute Cour de justice" (Fayard). Le livre relate ce qu’il s’est dit pendant cette audience, quand René Bousquet, qui fut secrétaire général de la police de Vichy, entre avril 1942 et décembre 1943, a été jugé par la Haute Cour de justice. Bousquet fut l’homme à la rafle du Vél d’Hiv, notamment. Il est au final sorti quasiment acquitté de ce procès. Pourquoi ce procès n’en a pas été un ? "Il est arrivé que la justice condamne un innocent. Mais ici, c’est un coupable qu’on a innocenté", dit Robert Badinter.     

Qui a protégé Bousquet ?    

Robert Badinter n’a "jamais cessé" de se demander qui l’avait protégé. "Les vraies questions ne sont pas posées. La Haute Cour ne s’intéresse qu’à un aspect des choses, c’est le fait que les autorités de Vichy et notamment Bousquet, auraient facilité la tâche d’une mission d’espionnage allemande en zone libre", indique l’ancien garde des Sceaux. "La rafle du Vél d’Hiv (n’a pas été) mentionnée. La persécution de Juifs et la livraison de Juifs étrangers et français par les autorités de Vichy (ont été) escamotées", ajoute Robert Badinter, qui précise que "le dossier administratif concernant Bousqet a disparu".