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Refuge de haute montagne cherche son nouveau gardien : "On doit tout savoir faire !"

La Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM) recrute actuellement des gardiens de refuge pour occuper les lieux pendant plusieurs mois, à l'instar d'un gardien de phare. Et devenir gardien de refuge de haute montagne, ça ne s'improvise pas.

Article rédigé par franceinfo - Valentin Plat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le refuge du Requin à Chamonix, dans le massif du Mont-Blanc, dans les Alpes. Photo d'illustration.  (BAPTISTE SAVIGNAC / MAXPPP)

Ce sont des endroits isolés mais ô combien précieux ! Il existe une centaine de refuges de haute montagne en France, principalement situés dans les Alpes et les Pyrénées. Perché à 3 450 mètres d'altitude dans les Alpes, au niveau du massif des Écrins, le refuge de l'Aigle est l'un des plus anciens. Il cherche actuellement son nouveau gardien, pour remplacer l'actuel qui part à la retraite.

Une dizaine de personnes ont candidaté à ce poste. C'est le cas de Romain, 37 ans, passionné de haute montagne. Il aide déjà certains refuges en tant que saisonnier, chaque été. Mais ce poste de deux ans est totalement différent. "Il y a le défi à relever en temps que gestionnaire de l'établissement, en tant que chef d'entreprise, explique-t-il. Le second défi, c'est aussi de réussir à accueillir les gens convenablement pour qu'ils aient envie de revenir, qu'ils soient contents d'être là, qu'ils passent un super moment."

Une vie rude et solitaire

Manon, autre candidate, est déjà responsable d'un autre refuge. Elle connaît la difficulté de ce métier. "C'est le fait aussi de pouvoir travailler seul, confie-t-elle, sachant que quand on est seul à garder un refuge, on doit tout savoir faire ! La cuisine, la comptabilité, la communication, les secours, les connaissances météorologiques, la nivologie [l'étude de la neige et des avalanches]... C'est ce que j'adore, ça fait 12 ans que je fais ça, et c'est quelque chose qui me plaît."

Très régulièrement, et surtout à cette hauteur-là, le gardien se retrouve seul, ravitaillé en nourriture par hélicoptère une fois par semaine. Mais pas de quoi la décourager. "Il faut aimer l'isolement, mais c'est quelque chose qui me plaît, assure la jeune femme. La difficulté en termes d'énergie, d'eau, tous les petits problèmes qui font qu'en fait chaque journée est différente."

"Il y a toujours quelque chose qui se passe auquel on ne s'attend pas, au final c'est excitant."

Manon, gardienne de refuge de haute montagne

à franceinfo

Quand le poste s'est ouvert, Yanis, 35 ans, n'a pas hésité non plus. Être responsable du refuge de l'Aigle, c'était un rêve pour ce guide de haute montagne : "C'est un refuge réellement mythique dans le milieu, je suis un homme de passions, donc si ça ne me faisait pas rêver, je n'aurais pas présenté ma candidature." Il ne lui reste donc qu'à passer un entretien d'embauche pour présenter ses projets pour le refuge comme les autres candidats et espérer un résultat positif. "Ce serait un moment vraiment agréable si j'apprenais que j'avais le poste de gardien du refuge de l'Aigle, sourit-il. Si je n'ai pas le refuge de l'Aigle, je vais essayer de travailler dans le sens de devenir gardien de refuge quoi qu'il arrive." Et il aura le choix : la Fédération française des clubs alpins est à la recherche d'une douzaine de gardiens, partout en France, d'ici l'été prochain.

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