: Vidéo "Des fois, on est invisibles" : le quotidien d'une "dame pipi", c'est ça
Depuis 12 ans, Marguerite est agente d'entretien à Strasbourg. Ou selon l'expression, "dame pipi". Voilà à quoi ressemble son quotidien.
"Écoutez, vous êtes pas chez Sephora ici, vous êtes dans les toilettes publiques." Marguerite est, comme on l’appelle communément, "dame pipi". Son lieu de travail : les toilettes publiques. Quotidiennement, elle nettoie, désinfecte et veille au confort des utilisateurs de ces WC. Les difficultés de son métier ? Devoir se confronter à des comportements pas toujours appropriés. "Le métier en lui-même, franchement, il n'est pas dur, rien du tout, on n'a pas à se plaindre", confie-t-elle.
"C'est un métier comme un autre"
Tous les jours, Marguerite veille au confort et à la propreté irréprochable des toilettes publiques. Mais se sont ajoutées à cela de nombreuses mesures sanitaires liées au Covid-19, forçant les agents d'entretien à être davantage vigilants et minutieux dans leurs tâches. "On a des désinfectants, des trucs spéciaux, on nettoie bien, pour désinfecter, que ce soient les poignées, les toilettes", explique Marguerite. Malgré les nombreuses réticences qu'elle est souvent amenée à entendre, Marguerite assure que "ça ne la dérange pas" même si, selon elle, ce n'est pas quelque chose qui est donné à tout le monde. "Il y en a certains qui n'y arrivent pas, déjà à cause de l'odeur, du fait de nettoyer, comme on dit, la merde des autres", dit-elle, sans détour.
"On a quand même beaucoup de stress"
Marguerite doit néanmoins faire face à plusieurs phénomènes : les agressions sur son lieu de travail sont en hausse et ses conditions de travail sont, elles, de plus en plus difficiles. "J'ai beaucoup de collègues en dépression, qui se sont mis en arrêt", souffle-t-elle.
Aussi, difficile d'ommettre des scènes plus ou moins violentes auxquelles elle assiste régulièrement. Elle pense entre autres aux personnes qui se droguent, à de violentes altercations entre des couples ou encore à des déchets plutôt surprenants posés ci et là. "On n'a même pas besoin de télévision, parce qu'on a tout ici en direct", ironise Marguerite. Mais derrière sa force de caractère indéniable, ce sont de telles difficultés qui, parfois, l'amènent à penser à quel point ses collègues et elle sont "invisibles". Un sourire, un bonjour ou simplement le respect d'autrui en laissant des toilettes propres sont des éléments très importants pour Marguerite. "Le sourire d'une personne, ça fait déjà beaucoup", conclut-elle.
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