"J'y crois plus à l'avenir de Michelin" : À la Roche-sur-Yon, les salariés sont désabusés après l'annonce de la fermeture de leur usine
La direction de Michelin a annoncé jeudi la fermeture de son usine à La Roche-sur-Yon qui emploie 619 personnes.
"On a fait beaucoup d'efforts et c'est comme ça qu'on nous remercie", lâche dégouté David, un salarié de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon. Comme les 619 salariés, il a appris jeudi 10 octobre la fermeture d'ici la fin de l'année 2020 de l'usine qui produit des pneus pour les poids-lourds, la faute en partie à la forte concurrence des fabricants asiatiques. Si les rumeurs de fermeture circulaient depuis plusieurs semaines, la décision est incompréhensible pour les syndicats et suscite la colère chez les ouvriers.
La crainte d'autres fermetures
Si la direction a promis de tout faire pour éviter les départs contraints. Sa proposition de reclassement au sein de ses 14 sites français, dont celui voisin de Cholet, a bien du mal à convaincre Rémi, embauché en 2016. "C'est du bla bla bla, c'est des conneries. On sait très bien que les autres sites sont dans la merde, on va partir d'ici pour aller dans un autre qui est déjà dans la merde. Ce n'est pas la peine", dit-il, amer.
Cet avis est largement partagé parmi les salariés. Pour Jean-Jacques, un autre salarié, prédit d'autres fermetures "d'ici cinq ans, ça va être Cholet, après ça sera Vannes. Sauf Clermont, parce que c'est Clermont", le siège de l'entreprise.
La France est trop chère, ça ne rapporte pas assez
Jean-Jacquesà franceinfo
Ce ne sont pas les anciens de l'usine de Joué-les-Tours, présents dans l'assistance, qui diront le contraire. Leur activité a été transférée par Michelin il y a presque six ans sur le site de La Roche-sur-Yon. "C'est la même histoire, dit David, reclassé de l'usine de Joué-les-Tours en 2013. Je pense qu'il n'y aura plus d'usines qui va tenir en France, j'y crois plus à l'avenir de Michelin. C'est fini pour moi c'est une page qui se tourne", conclut-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.