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La Société Générale supprime 750 postes en France : "Ce n’est pas un cas isolé"

Régis Dos Santos, président du Syndicat national des banques (SNB), explique sur franceinfo que plusieurs banques connaissent les mêmes difficultés. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le logo de la Société générale.  (ERIC PIERMONT / AFP)

"C’est le climat des affaires"  : Régis Dos Santos, président du Syndicat national des banques (SNB), a réagi mardi 9 avril sur franceinfo, à la suppression d'environ 750 postes par la Société Générale en France. Le plan portera principalement sur les activités de banque de financement et d'investissement (BFI).

Début février, lors de la publication de ses résultats annuels, la banque avait indiqué vouloir engager une restructuration de sa BFI après une année 2018 particulièrement difficile dans les activités de marché. Mais ces suppressions portent aussi sur la banque de détail, pour laquelle un plan de réduction des coûts est engagé depuis 2015. "Ce n’est pas dû uniquement aux résultats financiers, c’est dû aussi aux changements de mode de fonctionnement et d’utilisation de la banque par les consommateurs", explique Régis Dos Santos.

franceinfo : C’est surtout la partie financement et investissement de la Société Générale qui est concernée. Pourquoi et comment la banque justifie-t-elle ces suppressions de postes ?

Régis Dos Santos : C’est le climat des affaires qui explique cela. C’est la déclinaison du plan d’économies qui avait été annoncé au mois de février. Aujourd’hui les grands groupes bancaires français sont confrontés à deux problématiques : la banque de détail, celle des réseaux, des agences, où on a du mal à gagner de l’argent, car les taux d’intérêts sont très bas et les commissions sont plafonnées. Et de l’autre côté, il y a la banque de financement et d’investissement (BFI) qui travaille beaucoup à l’international et qui est concurrencée par les banques américaines qui ont retrouvé des libertés que nos groupes n’ont pas.

Le plan de transformation dans la banque de détail a été engagé depuis 2015. Quel résultat a-t-il donné, à ce stade ?

On en est à 1 700 fermetures d’agences programmées mais la Société Générale n’est pas un cas isolé. LCL avait prévu 234 fermetures, ils en prévoient 350 maintenant. BNP Paribas, c’est 10% de son réseau qui va être fermé d’ici 2020. Et pour la Banque populaire et la Caisse d’épargne, c’est 5% du réseau qui va être fermé. Ce n’est pas dû uniquement aux résultats financiers, c’est dû aussi aux changements de mode de fonctionnement et d’utilisation de la banque par les consommateurs.

A quoi va ressembler ce secteur ?

Il restera un réseau d’agences physiques, parce que rien ne remplace le contact humain, mais le nombre d’agences va être largement diminué. Cela va demander une formation professionnelle très importante, car ils vont devoir passer de conseiller généraliste à expert spécialiste très pointu. C’est une vague de fond, une transformation complète et nous interpellons les entreprises pour qu’elles accompagnent les salariés dans ce mouvement, sinon il risque d’y avoir bien plus de dégâts en matière d’emplois.

Quelles conséquences pour les clients des banques ?

Les conséquences sont limitées. Si leur agence ferme, ils devront aller dans l’agence la plus proche. Mais, aujourd’hui, hormis certaines zones blanches en campagne, sur l’essentiel du territoire, les gens continuent d’avoir une relation avec leur banque via leur smartphone.

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