Le transporteur Mory Global, ex-Mory Ducros, dépose le bilan : 2 200 emplois menacés
L'annonce a été faite en comité d'entreprise, vendredi 6 février.
Plus d'un an après le dépôt de bilan de Mory Ducros et sa reprise partielle, le transporteur, devenu depuis Mory Global, doit déposer le bilan, vendredi 6 février, selon une information du Figaro, confirmée par France 3. L'annonce a été faite en comité d'entreprise et le dépôt de bilan doit être déposé devant le tribunal de commerce de Bobigny, vendredi. Deux mille deux cents emplois sont menacés, selon la CFDT.
Après un dépôt de bilan en novembre 2013, Mory Ducros a subi un plan social d'ampleur. Quelque 2 800 salariés sur les 5 000 de l'entreprise ont été licenciés. La société a été reprise en janvier 2014 par le groupe Arcole. Mais, malgré cette reprise, les difficultés financières persistent.
"C'est le troisième redressement judiciaire en trois ans, alors vous savez, on commence à être habitués", résume le délégué CFTC Jean-Pierre Bizon, contacté par francetv info. "N'empêche que les salariés sont abattus. Il règne un sentiment d'écœurement, pas vis-à-vis du PDG actuel mais plutôt contre André Lebrun [président du directoire d'Arcole], l'actionnaire principal. Il ne veut rien mettre au pot."
Une perte nette de 40 millions d'euros
"Le seul et unique coupable de cette catastrophe, c'est Arcole", poursuit Eric Martin, autre représentant CFTC et secrétaire adjoint du CE. "L'entreprise nous a annoncé ce matin tout simplement que l'actionnaire ne souhaitait plus mettre un euro dans l'entreprise et qu'aujourd'hui, on était obligé de demander le redressement judiciaire", a-t-il expliqué.
Des accusations auxquelles Arcole rétorque en pointant la part de responsabilité des syndicats. Dans son communiqué, l'entreprise incrimine d'une part l'absence d'accord sur le plan social négocié il y a un an, lors de la reprise de l'entreprise. Ce refus a "eu pour conséquence la réintégration de plus de 200 salariés protégés et a créé un climat d'incertitude sur la reprise, avec un impact financier colossal pour MoryGlobal", affirme l'actionnaire.
Arcole relève également le veto opposé la semaine dernière par le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d'Oise) à une cession d'actifs immobiliers, pour 25 millions d'euros, qui "aurait permis à MoryGlobal de couvrir les coûts exceptionnels de reprise, de compenser l'impact financier de la réintégration des salariés protégés et de conforter son plan de financement". Le Figaro rappelle que Mory Global doit faire face, pour l'année 2014, à une perte nette de 40 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 330 millions d'euros.
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