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Blocage du tunnel sous la Manche : les voyageurs racontent leur galère

Les marins qui bloquent le port de Calais ont étendu, mardi, leur action à d'autres points névralgiques du trafic transmanche, notamment en bloquant les Eurostar. 

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des marins de la Scop SeaFrance bloquent la circulation des Eurostar le 30 juin 2015, près de Calais (Pas-de-Calais). (BERNARD BARON / AFP)

Grosse pagaille des deux côtés de la Manche. Les marins qui bloquent depuis lundi le port de Calais (Pas-de-Calais) ont étendu leur action à d'autres points névralgiques du trafic transmanche, mardi 30 juin. Une semaine après une première opération de blocage, ils ont notamment stoppé pendant plusieurs heures le trafic des Eurostar.

Ces marins protestent contre la vente par Eurotunnel de deux des trois navires de MyFerryLink, sur lesquels ils travaillent entre Calais et Douvres avec leur coopérative ouvrière SeaFrance, née sur les cendres de la défunte compagnie, au groupe danois DFDS. Quelque 400 des 600 emplois sont menacés par ce projet. 

Sur Twitter, les voyageurs victimes de ces blocages ont raconté cette paralysie en photos et en vidéos.

Des marins en colère sur les rails

En début d'après-midi, une trentaine de marins sont parvenus à forcer les barrages de sécurité, à quelques centaines de mètres à peine de l'entrée du tunnel sous la Manche, à Coquelles, près de Calais. Ils ont pénétré sur les voies, jeté des plaques de béton et des pneus sur les rails et y ont mis le feu. 

Pendant près de deux heures, ils ont ainsi occupé les voies. Un peu avant 15 heures, les policiers ont mis fin à cette action, interpellant cinq manifestants et dispersant une vingtaine de leurs collègues, dans le calme. Une fois les marins évacués, les pompiers et les employés d'Eurotunnel ont pu commencer à déblayer les voies. 

Des trains à l'arrêt

Dès 14 heures, Eurotunnel a dû interrompre le trafic dans le tunnel sous la Manche. Dans les gares en France, en Belgique et en Angleterre, le même message est apparu sur les écrans d'affichage : "Annulé". En quelques minutes, tous les trains reliant Bruxelles à Londres et Paris à Londres ont été bloqués, au départ comme à l'arrivée. 

Des trains qui reviennent à leur point de départ

Côté britannique, les trains qui circulaient déjà dans le tunnel sous la Manche ont dû faire marche arrière et revenir à leur point de départ, à la grande surprise des passagers.

Des passagers bloqués à Londres 

La compagnie Eurostar a recommandé à ses clients de ne pas se rendre dans les gares. Mais dans celle de St Pancras, à Londres, il était déjà trop tard pour éviter la cohue. Des dizaines de voyageurs venus prendre le train se sont retrouvés coincés sur les quais.

Des passagers bloqués à Paris

La même scène s'est jouée au même moment à la gare du Nord, à Paris. Là aussi, les passagers ont eu la mauvaise surprise de voir leur voyage annulé à la dernière minute.  

 Le trafic des navettes Eurotunnel également perturbé

Au moment même où leurs collègues bloquaient les voies, d'autres marins ont entamé une opération escargot sur l'A16, en direction du port de Loon-Plage (Nord). Objectif : bloquer les navires de la  compagnie maritime danoise DFDS. Les conséquences ont été, là aussi, immédiates. Et plusieurs migrants ont profité des bouchons pour tenter de s'introduire sur le site sécurisé d'Eurotunnel afin de passer en Angleterre. 

Eurotunnel a demandé aux usagers des navettes de ferroutage entre les terminaux de Coquelles (Pas-de-Calais) et de Folkestone (Royaume-Uni) "de reporter leur voyage" dans la mesure du possible en raison des incidents. Le préfet de la zone de défense et de sécurité Nord a, lui, invité "tous les transporteurs français et étrangers à reporter leur arrivée sur le Dunkerquois et le Calaisis"

Le tunnel sous la Manche a finalement rouvert en fin d'après-midi et le trafic des Eurostar a pu reprendre à 17 heures. Eurotunnel a cependant annoncé qu'il allait "porter plainte au pénal avec constitution de partie civile pour mise en danger de la vie d'autrui".

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