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"Non, les élèves de l'ENA ne sont ni cooptés, ni coupés des réalités" : le directeur de la prestigieuse école répond à Emmanuel Macron

La suppression de l'Ecole nationale d'administration semble être dans le viseur du président de la République. Dans une tribune à paraître dans les colonnes du "Figaro" mercredi, son directeur se défend face aux critiques adressées à son établissement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Vue de la cour intérieure de l'Ecole Nationale d'Administration en 2011.  (PATRICK HERTZOG / AFP)

"Non, les élèves de l'ENA ne sont ni cooptés, ni coupés des réalités, ni détestés à l'étranger !" Le directeur de l'ENA veut donner sa version des faits. Dans une tribune à paraître dans Le Figaro, mercredi 24 avril, Patrick Gérard prend la plume pour défendre la prestigieuse Ecole nationale d'administration. S'il se défend de vouloir "participer au débat actuel sur l'avenir de l'ENA, qui sera tranché par le président de la République", il estime tout de même de son "devoir de rétablir quelques vérités" face aux critiques visant l'établissement qui "choquent, voire blessent profondément, ses élèves et ses personnels".

Non, les élèves de l'ENA ne sont pas mus par le désir de compliquer la vie de leurs concitoyens.

le directeur de l'ENA

dans "Le Figaro"

Dans son texte, le patron de l'ENA dit refuser d'entendre que les étudiants y entrent "par favoritisme" puisqu'ils passent "un concours exigeant". Avant d'ajouter que "non, les élèves de l'ENA ne sont pas tous des jeunes de 25 ans" mais qu'ils ont un "âge moyen de 31 ans et demi" à la sortie de l'école. Et qu'ils y entrent après "plusieurs années d'expérience professionnelle" ou "après des études supérieures plus longues qu'autrefois".

Mettre fin à "un système de cooptation"

Il rappelle aussi que la création de l'école en 1945 visait précisément à mettre fin à "un système de cooptation" des hauts fonctionnaires. D'ailleurs, "l'actuelle promotion Molière ne compte aucun enfant d'énarque, de ministre ou de parlementaire". Pour autant, concède Patrick Gérard, "il faut encore mieux faire". Car "on peut regretter que seuls 19% des élèves actuels aient un parent ouvrier, commerçant, employé, agriculteur, artisan ou chômeur." 

Seuls 2,5% des anciens élèves de l'ENA exercent "une fonction ou un mandat politique", comme c'est le "cas aujourd'hui de 15 députés sur 577", ajoute-t-il. L'ENA, assure encore Patrick Gérard, "n'a pas le monopole de la haute fonction publique" puisque "plus de la moitié" des ambassadeurs, préfets ou recteurs n'en sont pas issus.

La publication de la tribune n'a pas été choisie au hasard. Emmanuel Macron est susceptible de confirmer, jeudi, lors d'une conférence de presse la suppression de cette école. Une annonce qu'il s'apprêtait d'ailleurs à faire lors de son allocution du 15 avril, annulée en raison de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame.

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