Reportage "Montrer la jeunesse bosseuse, talentueuse et acharnée de travail" : les Worldskills, les "JO des métiers", s'ouvrent à Lyon

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'équipe de France défile au cours de la cérémonie d'ouverture des Worldskills 2024 à Lyon, le 10 septembre 2024. (MAXIME JEGAT / MAXPPP)
Quelque 1 500 jeunes professionnels sont en lice pour le championnat du monde des métiers qui se déroule à Lyon.

Ce sont les "JO des métiers", avec un podium et des médaillés. Du carreleur au mécano industriel en passant par le fleuriste, le coiffeur mais aussi la robotique, la cybersécurité, les métiers du transport, une soixantaine d'entre eux sont représentés dans cette compétition mondiale autrement appelée "Worldskills". Elle se tient à Lyon à partir du mercredi 11 septembre et 65 pays y concourent, soit 1 500 compétiteurs et compétitrices de moins de 23 ans. Les Worldskills lancés mardi soir par Emmanuel Macron ont lieu tous les deux ans, mais la France n'accueillait plus l'événement depuis 1995.

Il rêvait de devenir champion de karaté, Denis Merlo, 21 ans, est un compétiteur né. Aujourd'hui, il l'exprime dans son métier, le service en restaurant. "Service gastronomique, service brasserie, plus de table, plus de rapidité, service banquet. Un groupe à gérer, la partie bar avec les cocktails et le barista avec le café", décrit-il. Denis Marlo sera jugé sur l'accueil des clients, le respect des délais, ses techniques. "Tout ce qui est flambage, le plus visuel, explique-t-il, les techniques de découpe au guéridon, il y a la manière dont on va dresser la table, la manière dont on sert un vin."

Le stand de compétition de la catégorie "service en restaurant' où  Denis Merlo va exercer. (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

Des jeunes déjà champions de France qui rêvent du sacre mondial

"Évidemment, maintenant, j'ai envie de donner le meilleur de moi-même, affirme Tess Ippolito, 19 ans, qui veut promouvoir son métier. Anciennement, c'était 'étalagiste', maintenant ont dit 'visual merchandising'. Un métier qui n'est pas connu et qui est difficile d'accès en France, c'est la mise en valeur de produits à travers des espaces de vente." Elle aura quatre jours pour réaliser une vitrine de A à Z sur un thème choisi par le jury. "Je me suis entraînée pour, confie la jeune fille, je sais couper, je sais poncer, je sais peindre... Donc pour moi, il n'y a pas de souci. Mais c'est surtout la première journée qui est difficile, avoir l'idée en une heure, c'est très court."

La Française Tess Ippolito, 19 ans, espère briller dans la catégorie "visual merchandising" au Worldskills 2024. (ALAIN POTIGNON)

Dans ces conditions, la concentration est fondamentale. "On a un coach mental qui nous a appris plusieurs choses : la respiration pour nous calmer, des exercices même d'étirements", détaille Tess Ippolito, "cohérence cardiaque notamment le soir pour bien dormir, pas mal d'exercices de visualisation pour me projeter", complète Denis Melvo.

Redorer le blason d'une jeunesse décriée

Se projeter vers la victoire pourquoi pas ? Un titre mondial accélère la carrière de ces techniciens de très haute volée. Dylan Werner en a fait l'expérience. Lui a décroché l'or en service lors de la dernière édition et défend fièrement cette compétition : "Ça faisait 30 ans que la compétition internationale n'avait pas lieu à la maison. En plus, on sort des Jeux olympiques et paralympiques. Les Worldskills, ce sont les Jeux olympiques des métiers, il ne faut pas avoir peur de le dire. Toutes ces belles valeurs et toute cette fraternité des personnes du monde entier, c'est aussi des métiers, le savoir-faire de la main et surtout une génération qui, je trouve, est beaucoup trop décriée. Alors on a une semaine pour montrer que du positif sur une jeunesse qui est bosseuse, talentueuse et surtout acharnée de travail. Et ça, ça fait plaisir à voir", se réjouit-il.

L'équipe de France vise le top 5 aux Worldskills, compétition mondiale des métiers, comme aux Jeux de Paris, ni plus, ni moins. 

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