Affaire Veolia-Suez : "Il y a un problème de connivence", estime Christophe Ramaux
Pour ce duel éco du mardi 6 octobre, Étienne Lefebvre, rédacteur en chef aux "Échos", et Christophe Ramaux, professeur à la Sorbonne te membre des Économistes atterrés, débattent de l'affaire Veolia-Suez.
Veolia a remporté la première bataille face à Suez, grâce à Engie qui détenait les actions de Suez. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, était furieux. Est-ce qu'Engie est allé trop loin ? "On a un petit jeu de dupes, je le crains (une colère feinte de Bruno Le Maire). Ce qui transparaît très clairement, c'est qu'il y a un problème de connivence entre une partie de l'appareil d'État et puis des cadres de firmes multinationales, de la finance. On a quelque chose qui s'est négocié à l'évidence. Ça n'a pas très bien fonctionné, car ce qui est en jeu est quelque chose de très important : l'eau et les déchets. Là, on est en train de nous préparer un mécano financier qui est extrêmement contestable", analyse Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés, mardi 6 octobre.
Bruno Le Maire arrive à ses contradictions
"Je crois que c'est avant tout un camouflet pour l'État actionnaire. Je crois que ça n'est jamais arrivé", estime quant à lui Etienne Lefebvre, journaliste aux Échos. "L'État, c'est près de 24% chez Engie et trois administrateurs. Il suffisait d'avoir quelques voix parmi les administrateurs indépendants et ils n'en ont eu aucune", note Etienne Lefebvre. "Le grand gagnant c'est Engie. Ça fait des années qu'Engie cherche à vendre une partie de ses activités (…) ils vendent l'activité eau-traitement. Là, en l'occurrence, Bruno Le Maire court plusieurs lièvres à la fois, car il veut jouer les mécanos et être l'ordonnateur du deal et des conditions du deal entre Veolia et Suez et il arrive à ses contradictions", tance Étienne Lefebvre.
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