Crise énergétique : À Tournai, une ligne à haute tension nouvelle génération permet à la France d'importer plus de courant
Cette nouvelle ligne qui relie la France à la Belgique permet aussi de draîner de l'électricité produite au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Allemagne.
"C'est une nouvelle technologie qui nous permet de transiter deux fois plus d'électricité qu'avec la précédente ligne", explique le responsable de RTE, Réseau de transport d'électricité, pour les Hauts de France, Laurent Cantat-Lampin. Pourtant depuis le remplacement de l'ancienne ligne électrique, rien ne semble avoir changé dans ce coin de campagne belge : de grands pylônes en métal soutiennent la ligne haute tension qui relie Avelgem à Avelin et traverse comme à grands pas les champs aux abords de Tournai. Pour voir la nouveauté, il faudrait s'approcher des câbles, ce qui n'est pas vraiment conseillé. "On a juste changé les câbles, poursuit Laurent Cantat-Lampin, ils chauffent moins donc on peut passer beaucoup plus de courant sans que la ligne baisse et se rapproche trop du sol." À
Il a fallu quatre ans de travaux pour installer cette nouvelle ligne qui relie la France à la Belgique mais pas seulement, elle permet aussi de drainer de l'électricité produite au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Allemagne. Avec sa capacité doublée, elle peut alimenter jusqu'à six millions de foyers français. Elle tombe à pic pour limiter les risques de coupures en janvier. "C'est comme si vous agrandissiez un tuyau, compare Xavier Piechazyk, directeur de RTE, Plus les tuyaux sont gros entre les pays, plus cela nous permet d'importer de l'électricité quand on en a besoin". "Cela contribue, mais ça ne résout pas tout".
"On est très satisfait de pouvoir mettre en service cette interconnexion avant l'hiver. C'est un outil pour limiter les tensions sur le système électrique français cet hiver."
Xavier Piechazyk, directeur de RTEà franceinfo
Traditionnellement exportatrice d'électricité, la France sera cette année importatrice. "Cela tombe à un bon moment pour la France", souligne Chris Peters, patron de Elia Group, gestionnaire du réseau électrique belge. "Parce qu'en ce moment, ils ont un problème avec leur parc nucléaire qui a moins de disponibilité pour cet hiver", rappelle-t-il. "Mais il ne faut pas oublier qu'on construit ce type de ligne pour 40 voire 60 ans".
"En 2018, on avait le même problème que la France aujourd'hui : un manque de disponibilité de notre parc nucléaire et à ce moment-là, on avait besoin du soutien de la France. Ce qui signifie qu'il y a des années où ça va dans un sens et des années dans l'autre."
Chris Peters, patron de Elia Groupà franceinfo
La France dispose de 50 interconnexions électriques avec ses voisins et compte doubler leur capacité d'ici 2035.
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