Manque de débat, opacité : le Conseil de défense sur l'énergie critiqué par les oppositions
Emmanuel Macron va réunir vendredi un conseil de défense consacré à l'énergie pour faire le point sur l'approvisionnement en gaz et en électricité avant l'hiver. Une initiative vivement critiquée par l'opposition.
Face aux risques de pénurie de gaz et d'éléctricité à l'approche de l'hiver, Emmanuel Macron présidera vendredi 2 septembre un Conseil de défense consacré à la crise de l'énergie. Une idée largement critiquée par les oppositions, à droite comme à gauche.
"Le président de la République aime bien apparaître les manches retroussées", lance le député du Rassemblement national Laurent Jacobelli. Selon lui, Emmanuel Macron joue au chef de guerre quand il ne sait pas où il va et ce conseil de défense est une nouvelle mise en scène.
"Il dit toujours que l'apocalypse arrive demain, et comme l'apocalypse n'arrive pas, il nous explique que c'est grâce à lui..."
Laurent Jacobelli, député Rassemblement nationalà franceinfo
À gauche aussi, la méthode est critiquée. Le Parti socialiste (PS) dénonce notamment une contradiction entre ce Conseil de défense et le lancement du Conseil national de la refondation qui entend associer le plus de monde possible à la réflexion. "Il y a un véritable paradoxe quand on doit associer les citoyens à l'effort collectif, quand on fait appel à la sobriété nécessaire face à cette crise et donc à l'engagement de chacune et chacun", avance Arthur Delaporte, le porte-parole du PS. Il regrette "l'opacité" de ce conseil qu'il oppose à un "compte-rendu de conseil des ministres où on pourrait tout retracer".
Certains élus réclament un débat au Parlement
Avec l'annonce de ce nouveau Conseil de défense, certains élus d'opposition estiment qu'Emmanuel Macron "contourne le Parlement". À l'image de la présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, qui réclame sur Twitter que "l'Assemblée soit convoquée au plus vite, compte tenu de l'urgence de la situation".
Emmanuel Macron choisit encore de contourner le Parlement !
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) August 30, 2022
Compte tenu de l’urgence sur la situation énergétique, je propose que l’Assemblée nationale soit convoquée au plus vite. Il est urgent de trouver des solutions pour protéger les Français sans attendre octobre. https://t.co/Uiy3Y0SigN
D'autres députés aussi souhaitent ce débat. "Il y a urgence mais cette urgence doit être traitée au grand jour par un débat au Parlement", demande au micro de franceinfo le député Les Républicains du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont. Il souhaite pouvoir "faire des propositions pour permettre de limiter l'impact de ces pénuries sur le quotidien des Françaises et des Français".
L'écologiste Sandrine Rousseau critique elle aussi le manque de discussion. "On ne sait vers quoi on va", explique-t-elle, avançant que la transition écologique et énergétique est une affaire de collectif.
"Il y a vraiment un besoin que l'on fasse ensemble, et que l'on parte des besoins des gens dans leur vie quotidienne."
Sandrine Rousseau, députée écologisteà franceinfo
Sandrine Rousseau regrette "la parole solennelle que l'on va avoir toutes les semaines, des interviews avec de la gravité dans le regard". Pour tenter de rassurer, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a promis sur franceinfo que "la transparence sera la clé et sera la règle". Il a aussi promis des décisions "collectives, collégiales" et des communications régulières.
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