Transition énergétique : l'UE prévoit un développement à grande échelle de l'hydrogène entre 2030 et 2050
L'hydrogène représente aujourd'hui une part infime de la consommation d'énergie européenne. La Commission voit monter cette part jusqu'à 14% en 2050, sous sa forme "propre".
Une solution pour la transition énergétique européenne ? Bruxelles a dévoilé un plan de développement de l'hydrogène "propre" dans l'Union européenne mercredi 8 juillet, avec pour objectif de décarboner les secteurs les plus polluants comme la sidérurgie et les transports, dans la course vers la neutralité climatique en 2050.
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"C'est la clé d'une économie européenne forte, compétitive et sans carbone", a assuré le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, lors d'une conférence de presse. Pour la Commission, l'hydrogène "propre" doit permettre d'aider des secteurs qui peinent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit de remplacer les énergies fossiles dans l'industrie, notamment pour la production d'acier, de l'utiliser comme carburant pour le transport aérien et maritime, les poids lourds, mais aussi pour les batteries.
Elle en a fait un investissement prioritaire pour la transition et la relance de son économie après la crise liée à la pandémie de Covid-19. Actuellement, le secteur de l'énergie est responsable de 75% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE.
Jusqu'à 14% d'hydrogène "propre" en 2050
La production et la consommation actuelle d'hydrogène dans l'UE s'élève à 9,8 millions de tonnes, largement issue d'énergies fossiles. Soit une part infime de la consommation d'énergie européenne, mais que la Commission voit monter jusqu'à 14% en 2050 sous sa forme "propre" (produite par électrolyse de l'eau avec de l'électricité issue de sources renouvelables).
Dans un premier temps, la Commission souhaite soutenir l'installation de 6 gigawatts (GW) d'électrolyseurs d'hydrogène renouvelable, et une production jusqu'à un million de tonnes d'hydrogène renouvelable, avant une augmentation progressive pour un développement à grande échelle entre 2030 et 2050.
Nous sommes les leaders mondiaux dans cette technologie et nous voulons rester en tête mais nous devons faire un effort supplémentaire (...) car le reste du monde nous rattrape rapidement.
Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne
Au sein de l'UE, l'Allemagne a annoncé début juin un investissement massif de 9 milliards d'euros, avec l'ambition de devenir le "fournisseur et producteur numéro 1" d'hydrogène dans le monde. La France va consacrer 1,5 milliard d'euros sur trois ans pour "parvenir à un avion neutre en carbone en 2035".
Le maintien d'une production émettrice de carbone
L'hydrogène propre doit également participer à la mise en place d'un système énergétique mieux intégré en Europe – un objectif qui a aussi fait l'objet d'une nouvelle "stratégie" publiée mercredi. La Commission veut développer un système plus "circulaire", centré sur l'efficacité énergétique et l'électrification. Par exemple, en réutilisant la chaleur résiduelle provenant de sites industriels ou de centres de données, ou en accélérant le passage aux véhicules électriques.
Pour l'ONG Transport & Environnement, "l'UE a raison de donner la priorité à l'hydrogène dans les transports où il n'y a pas d'alternative pour décarboner". Mais, comme d'autres défenseurs de l'environnement, elle s'inquiète du rôle conservé par le gaz.
La Commission européenne estime en effet que dans les premières années, une "période de transition" sera nécessaire pour assurer une production stable et des prix compétitifs, au cours de laquelle d'autres processus de production d'hydrogène, émetteurs de carbone, seront maintenus mais atténués par des techniques de capture de carbone.
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