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Enquête-vérité de la CFDT : seul un train sur trois arrive à l'heure

L’enquête tombe au plus mal. Hier, l’Elysée enjoignait le patron de la SNCF à "entamer une profonde démarche d’amélioration de la qualité de service". Ce matin, la CFDT publie {sa} vérité sur les retards à la SNCF : un phénomène d’une toute autre ampleur que celle avancée par la direction, selon le syndicat.
Article rédigé par franceinfo
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Un mois d’enquête, sur une vingtaine de lignes, et uniquement sur les trains qui circulent aux heures de pointe : la CFDT a effectué près de 2.000 relevés sur les trains les plus empruntés par les voyageurs.
_ Et aux heures de pointe, le nombre de trains qui n’arrivent pas à l’heure sont plus nombreux, de 20% environ, que ne veut le laisser croire la SNCF. "Tout simplement parce que l’entreprise mélange allègrement les chiffres ‘heures creuses’ et les chiffres ‘heures pointe’," explique sur France Info Bruno Duchemin, secrétaire national de la CFDT-cheminots.

Selon les statistiques établies par la CFDT, 69% des trains ‘heure pointe’ arrivent presque à l’heure – soit avec une tolérance de 5 minutes – et 33% seulement arrivent à l’heure pile.
_ La CFDT détaille la ponctualité par type de trains : 75% des TER (trains express régionaux) ont un retard inférieur ou égal à cinq minutes, de même que 69% des TGV et 63% des Transiliens.

Or, selon la SNCF, 80% des trains arrivent à l’heure. "Evidemment, si on ajoute les trains de l’après-midi et les trains du samedi et du dimanche, on arrive à obtenir des moyennes qui sont meilleures", poursuit le leader syndicaliste.
_ Cet écart expliquerait en outre le fossé qui existe les chiffres avancés par la SNCF et le ressenti des passagers.

La ligne la plus touchée ? Paris-Caen, avec un taux de régularité qui ne dépasse guère 50%, selon les résultats de l’enquête de la CFDT.

A quoi sont dus ces retards ?

D'abord à la saturation du réseau, a fortiori aux heures de pointe.
_ D'après le syndicat, 70% des retards ont une cause externe à la SNCF (engorgement des voies et des gares, espacement des trains, travaux, problèmes de signalisation, actes de malveillance, aléas climatiques et, pour 1,5% des cas, suicides).

En revanche, 30% des retards sont directement imputables à l'entreprise (problème sur la rame ou la locomotive, mise en place tardive de la rame, problème
"d'accouplement ou désaccouplement" de TER ou TGV, absence de personnel).
_ Des maux que la CFDT résume par une insuffisance des investissements sur les lignes qui ont subi un fort accroissement de leur fréquentation. "Aujourd’hui, le système est saturé, il va dans le mur : cela va empirer", promet Bruno Duchemin.

La publication des résultats de cette enquête de la CFDT tombe au lendemain de l’envoi à Guillaume Pépy d’une lettre de mission signée Nicolas Sarkozy. Dans le sillage des nombreux dysfonctionnements du début de l’hiver, le "château" demande au patron de la SNCF d’entamer "une profonde démarche d’amélioration de la qualité de service".
_ En la matière, il semblerait qu’il y ait du grain à moudre…

Gilles Halais, avec agences

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