Alstom : "A six mois de la présidentielle, l'État peut tout se permettre"
L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Étienne Lefebvre débattent ce mardi 4 octobre dans le Grand Soir 3 du sauvetage d'Alstom par le gouvernement.
Mission accomplie "à court terme. A long terme, ce sauvetage d'Alstom suppose de bien réfléchir à la remise à plat de la filière ferroviaire", estime Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés. Il concède qu'il y a "une part de bricolage", mais pointe qu'Alstom, "c'est vraiment l'archétype de la faillite de dirigeants qui ont livré une énorme entreprise à la finance qui l'a démantelée sur une longue période. Les libéraux qui pinaillent, je trouve ça un peu culotté".
"À gauche, ça ironise aussi", remarque le rédacteur en chef des Échos Étienne Lefebvre. Le gouvernement a "tenu son engagement, mais à quel prix. L'État a dû faire le chèque lui-même pour des TGV dont la SNCF n'avait pas besoin. Mais c'est de l'argent en moins pour les projets d'infrastructures. Tant mieux pour les salariés, mais pour Alstom, rien n'est réglé à long terme".
Areva et EDF seront les suivants
En 2000, Lionel Jospin, interpellé par les salariés de Michelin, avait dit : "l'État ne peut pas tout faire". Réaction d'Étienne Lefebvre : "À six mois de la présidentielle, l'État peut tout se permettre. Financer des projets avec de l'argent qu'il n'a pas et renvoyer la facture budgétaire au suivant. Une de plus" pour le prochain exécutif.
Pour le journaliste des Échos, "Areva et EDF sont les prochaines entreprises que l'État devra renflouer". De son côté, Christophe Ramaux propose de sauver les trains de nuit, qui sont "de la poésie, de l'économie et de l'écologie".
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