"Il faut s'accrocher" : rattrapés par le smic, les salariés des pharmacies d'officine tentent de se faire entendre

Alors que le gouvernement veut "désmicardiser" la France et que le travail paie mieux, l’exécutif a mis la pression sur certaines branches professionnelles, dans lesquelles les grilles de salaires ne bougent pas, ou trop peu.
Article rédigé par franceinfo
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Les pharmacies d'officine font partie des branches professionnelles dont le salarie minimum a très peu évolué ces dernières années. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS via AFP)

Après le front intersyndical historique de l'an dernier contre la réforme des retraites, ce 1er mai s'annonce plus classique pour les syndicats. La CFDT met l'accent sur les élections européennes, tandis que la CGT, FSU et Solidaires, avec plusieurs organisations de jeunesse, lancent un appel commun contre l'austérité, et pour les salaires.

Alors que le gouvernement veut "désmicardiser" la France et que le travail paie mieux, l’exécutif a mis la pression sur certaines branches professionnelles, dans lesquelles les grilles de salaires ne bougent pas, ou trop peu. C’est le cas des pharmacies d’officine. Depuis sa dernière revalorisation, le smic rattrape désormais 60% des minima de salaires en pharmacie d’officine.

Les salariés obligés de négocier individuellement

Mais le dialogue est bloqué entre syndicats et organisations patronales depuis l’an dernier, à tel point qu'un représentant du ministère du travail participe désormais aux négociations, ce qui est rare. " Ils peuvent se rendre compte de comment ça se passe et de la tension qu'il y a lors de ces négociations. Il a un œil extérieur et va donc essayer de faire prendre du recul à chacun pour pouvoir avancer plus sereinement. On est sur quelqu'un de neutre", explique David Brousseau, responsable force ouvrière de la branche pharmacie. 

Faute d’accord au niveau de la branche, l’employé doit alors négocier lui-même. Comme Julie, préparatrice en pharmacie près de Nantes. Son métier débute à peine à 40 euros net au-dessus du smic. "On n'a pas de RH, on a juste notre patron au-dessus de nous. Ceux qui ont le bon dos ce sont les comptables : 'Le comptable a dit non, ça ne va pas le faire'... Il faut s'accrocher, et puis nous on travaille tous les jours avec notre patron", témoigne Julie.

Avec un salaire d’environ 1700 euros net par mois, Julie l’assure : elle ne se plaint pas. Même si, au bout de dix ans de métier, son salaire n’a finalement augmenté que d’un peu plus de 200 euros.

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