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L'Etat monte à près de 20% dans le capital de Renault pour garantir son influence

L'actionnaire public applique une disposition de la loi Florange de 2014 qui vise à favoriser l'actionnariat de long terme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
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Un ouvrier travaille dans une usine Renault d'Oran (Algérie), le 10 novembre 2014. (BECHIR RAMZY / ANADOLU AGENCY / AFP)

De quoi rester un actionnaire qui compte. L'Etat a annoncé, mercredi 8 avril, l'achat de 4,73% supplémentaires du capital de Renault. Grâce à cette opération, sa participation au capital de l'entreprise va passer de 15,01% à 19,74%.

L'Etat a déjà acquis 9,56 millions de titres sur le marché et en achètera encore 4,44 millions, pour parvenir à un maximum de 14 millions d'actions. Ces acquisitions coûteront "entre 814 millions d'euros et 1 232 millions d'euros", selon un communiqué des ministères de l'Economie et des Finances.

Une prise de participation stratégique

Avec 19,74% du capital, l'Etat disposera de l'équivalent de 23,2% des droits de vote. Au vu de l'actionnariat très éclaté de Renault, et d'un taux de participation aux assemblées générales bien inférieur à 100%, ce niveau devrait, selon une source au ministère de l'Economie, permettre de contrôler le tiers des voix lors de l'assemblée générale.

Soit le niveau requis pour bloquer une résolution soumise au vote des actionnaires, lors de l'assemblée générale du 30 avril, visant à empêcher l'acquisition de droits de vote doubles par les actionnaires détenant des titres depuis plus de deux ans. Cette résolution bloquée, la mise en œuvre des droits de vote doubles sera alors automatique.

Une application de la loi Florange

Les droits de vote doubles sont une disposition de la loi Florange qui vise à favoriser l'actionnariat de long terme. Au bout de deux ans, chaque action que les actionnaires détiennent leur donne deux voix lors des assemblées générale. Les droits de vote doubles sont déjà en place dans 22 entreprises du CAC 40 et d'autres suivront.

Mais ils ne font pas l'unanimité auprès des investisseurs, notamment de certains fonds attachés au principe antérieur "une action, une voix". L'Etat, lui, devrait bénéficier de droits de vote doubles dans des groupes comme EDF, GDF Suez ou Orange. Ce qui lui permettra de maintenir son influence même s'il décide de réduire sa participation. 

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