La justice prononce la liquidation de l'entreprise Heuliez
La décision était redoutée, mais attendue. Le tribunal de commerce de Niort a prononcé lundi matin la liquidation de l'équipementier automobile Heuliez, basé à Cerizay (Deux-Sèvres), avec un mois de poursuite d'activité jusqu'au 31 octobre prochain.
Ce délai accordé est censé laisser le temps nécessaire à la création d'une société d'économie mixte (SEM) prise en main par la région Poitou-Charentes (85%), présidée par Ségolène Royal, après avoir injecté 650.000 euros. Elle sera chargée de reprendre ses machines et de relancer l'activité, comme lorsqu'elle avait sauvé Heuliez en 2009.
Royal ne veut pas laisser disparaître une usine
"Les statuts de la société seront approuvés le 18 octobre après un tour de table avec des investisseurs privés ", a précisé le vice-président du Conseil régional, Jean-François Macaire. Une quinzaine des quelque 280 employés d'Heuliez y seront salariés dans un permier temps, avec l'espoir que des contrats ultérieurs permettent de ré-embaucher d'autres anciens salariés.
La SEM a aussi pour but d'éviter à Heuliez de passer à côté d'une opportunité qui pourrait se présenter d'ici quelques mois outre-Rhin. Le constructeur allemand Volkswagen l'a en effet pré-sélectionnée pour une importante commande de pièces détachées.
Ségolène Royal a expliqué ne pas vouloir assister "à ce qu'on voit ailleurs, c'est à dire une vente aux enchères des usines, une dispersion avec des vautours qui viennent vendre des outils de travail pour faire des profits sur le dos des ouvriers ". "Je ne veux pas que cette usine disparaisse ", a-t-elle ajouté.
Un plan de sauvergarde de l'emploi déjà négocié
L'entreprise Heuliez, qui fabrique notamment des véhicules électriques, et qui comptait là-dessus pour se refaire une santé, avait été placée en redressement judiciaire il y a six mois. De fait, les difficultés se sont amoncellées depuis une dizaine d'années - le premier dépôt de bilan avait eu lieu en 2007.
La liquidation s'annonçant inéluctable, les salariés ont déjà négocié un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) signé jeudi par le propriétaire Baelen Gaillard Industrie (BGI), l'administrateur, le liquidateur et les représentants des salariés. Il prévoit une prime supra légale de 10.000 euros par salarié et des aides au reclassement d'un montant de près de 500.000 euros.
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