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Le groupe Casino va demander des "délais de grâce" pour éviter un défaut sur sa dette avant de l'avoir renégociée

En grande difficulté financière, le groupe est en période de conciliation avec ses créanciers. Il en appelle au président du tribunal de commerce pour obtenir des délais sur le remboursement de certaines créances ou intérêts.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un magasin du groupe Casino le 27 juin 2023 à Hyères (Var). (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Casino va demander "dans les prochains jours" des "délais de grâce" pour geler le remboursement de certaines créances ou intérêts, annonce le groupe, lundi 3 juillet. Il souhaite éviter de se retrouver en défaut sur sa dette avant la fin de la période de conciliation avec ses créanciers, ouverte fin mai. Le distributeur avait déjà demandé à certains créanciers de ne pas réclamer le versement des sommes dues le temps de ces discussions amiables, qui peuvent durer jusqu'à fin octobre au plus tard. Mais certains ont refusé, et le groupe en appelle désormais au "président du tribunal de commerce".

L'endettement net de Casino se chiffre au total à 6,4 milliards d'euros, et celui de sa maison mère Rallye à environ 3 milliards d'euros. Le groupe indique qu'il n'a pas respecté au 30 juin l'obligation d'avoir une dette brute qui n'excède pas 3,5 fois son excédent brut d'exploitation (un indicateur de rentabilité), ce qui lui permet d'être en capacité de rembourser ses créanciers. "Le groupe pourrait donc, à la date de remise du certificat concerné [c'est-à-dire au plus tard à fin août], être en défaut" à ce titre, "ce qui entraînerait un défaut croisé au titre d'une partie de son endettement financier au niveau de ses filiales opérationnelles".

Le groupe, né il y a 125 ans, emploie plus de 200 000 personnes dans le monde, dont un gros quart en France. Casino espère effacer une partie de sa dette en transformant notamment ses créanciers en actionnaires, en échange de la non-récupération de leur argent, ce qui va entraîner une augmentation massive du nombre d'actions en circulation et donc une baisse de la valeur de celles-ci.

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