Vivendi et SFR entament une procédure de divorce
Le groupe a dévoilé mercredi un projet de scission qui devrait aboutir à l'entrée en bourse de l'opérateur téléphonique, dont les résultats plombent les comptes de la maison mère.
C'est officiel. Le groupe Vivendi a dévoilé mercredi 11 septembre un projet de scission, qui devrait mener sa filiale SFR vers une introduction en bourse. "La décision définitive de cette scission pourrait être prise en début d'année prochaine et soumise à l'Assemblée générale 2014", précise un communiqué du groupe.
D'un côté naîtra ainsi un "nouveau groupe de médias international basé en France, avec des positions très fortes dans la musique (où il est le leader mondial incontesté), dans l'internet et les services associés au Brésil, dans le cinéma en Europe, ainsi que dans la télévision payante en France, en Afrique, au Vietnam et en Pologne", indique Vivendi.
D'autre part, la scission verra l'autre entité, l'opérateur SFR, "acquérir une plus grande liberté stratégique et de partenariat", poursuit le groupe. Alors que les autres filiales de Vivendi sont en croissance, le deuxième opérateur français a continué au premier semestre de plomber les comptes de sa maison mère, avec des ventes en fléchissement de 11,3% sur un an. Le président du conseil de surveillance Jean-René Fourtou avait déjà annoncé en avril que SFR pourrait entrer en bourse, afin de mettre en place une "stratégie maximale pour SFR".
Fin du bras de fer entre Bolloré et Fourtou
Cette annonce de scission signe aussi la fin des hostilités entre Jean-René Fourtou et Vincent Bolloré, actionnaire du groupe à 5%. En vue de "préparer cette nouvelle organisation", ce dernier a été nommé au poste de vice-président du conseil de surveillance. Ces derniers jours, un bras de fer à distance a opposé les deux hommes concernant la présidence du directoire de Vivendi : plusieurs sources ce weekend avaient prêté à Vincent Bolloré l'intention de vouloir diriger le groupe pour faire front au choix de Jean-René Fourtou de nommer l'Allemand Thomas Rabe, patron de Bertelsmann (RTL Group, M6...).
Dimanche, Thomas Rabe a jeté l'éponge. Une décision saluée par le milliardaire breton, qui a affirmé mardi qu'il n'était candidat à aucun poste. "Je n'avais rien à titre personnel contre personne. Mais je préfère un bon patron français à un bon patron étranger!", a commenté mercredi soir Vincent Bolloré dans une interview aux Echos.
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