Eté 2008 : <br>bilan touristique en demi-teinte
Juillet sous le soleil, août dans la grisaille : malgré la météo "partagée", les deux-tiers des Français sont partis en vacances. Ni plus ni moins que l’été dernier. Voilà pour la bonne nouvelle, mise en avant ce matin par le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme Hervé Novelli.
Mais à y regarder de plus près, tout n’est pas rose : si les campings, le mobile-home et les résidences de vacances ont sauvé leur saison, les hôtels et restaurants n’ont pas fait le plein. Loin s’en faut. Car sortir le touriste de sa banlieue, il faut non seulement du soleil, mais aussi un peu de pouvoir d’achat. Et c’est là que le bât blesse.
Moins de bouffe et des loisirs gratuits
Plus souvent un sandwich ou une salade tupperware maison que le restaurant (54% des touristes ont cherché à dépenser moins, 35% ont économisé sur la bouffe). Et plutôt la balade à pied gratuite que la promenade en petit train touristique hors-de-prix. Quand les "arbitrages" n’ont pas contraint certains à renoncer tout bonnement aux vacances, comme les touristes étrangers qui payent en billet vert, et dont le budget vacances aurait explosé à cause de l’envolée de l’euro.
C’est l’autre fait marquant de l’été 2007-2008 : si nos voisins proches (Néerlandais, Belges, Italiens et Allemands) sont venus en nombre, Américains et Japonais ont boudé la "première destination touristique au monde". De même que les Chinois mais, dans leur cas, pour cause de fâcherie entre dirigeants politiques.
L’art de la débrouille
Reste quelques signes encourageants comme la croissance plus que sensible du nombre de touristes venus de Russie, du Proche et du Moyen-Orient (+20%). Ou encore la débrouille qui caractérise tant le peuple qui n’a pas de pétrole mais des idées : réservations longtemps à l’avance ou bien à la dernière minute, séjours tout-compris, séjours plus courts, hors-saison etc.
Pour adapter l’offre aux évolutions de la consommation de vacances, Hervé Novelli est d’ailleurs en train de concocter un projet de loi de développement et de modernisation du tourisme. Le jeu en vaut la chandelle : le nombre de touristes devrait doubler à l’horizon 2020. Le tourisme reste la première industrie de France, il représente plus de 6% de la production de richesses.
Gilles Halais avec agences
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