Eurotunnel : premiers dividendes pour les actionnaires
Quatre centimes d'euro par action : peu d'actionnaires d'Eurotunnel - ils sont 500.000 - verront leur vie changer. Mais après plus de vingt ans ans de pertes et une quasi-faillite, certains consacreront peut-être leur petit pécule à l'achat d'une bouteille de champagne.
La société qui gère le tunnel ferroviaire sous la Manche a en effet annoncé la bonne nouvelle ce matin. C'est la première fois depuis sa création en 1986 qu'elle va verser un dividende, si petit soit-il. Elle le doit à un bénéfice net de 40 millions d'euros pour 2008. “L'année 2008 marque clairement la fin des incertitudes financières pour Eurotunnel”, se réjouit le PDG, Jacques Gounon.
Incendie
De quoi surprendre à première vue, puisque c'est aussi l'an dernier, en septembre, qu'un incendie a réduit de 50% les capacités du tunnel. Jacques Gounon a estimé son coût à 200 millions d'euros. Mais il a aussitôt ajouté que l'entreprise surmonterait ces pertes “grâce aux indemnisations des assurances ”. Et de fait, elles ont commencé à remplir le bas de laine, avec un versement de 44 millions d'euros au titre des pertes d'exploitations, déduction faite d'une franchise de 10 millions d'euros.
_ Autre compensation, 24 millions d'euros payés par l'Etat à titre de compensation pour les intrusions de migrants clandestins dans le tunnel.
L'horizon n'est tout de même pas totalement dégagé. Le ralentissement économique général pèse sur les résultats. Le dernier trimestre, déjà marqué par l'incendie, en a souffert, et le chiffre d'affaire annuel a reculé de 2% (704 millions d'euros). Et le trafic des camions, sévèrement ralenti par l'incendie, continue à chuter.
Mais le PDG s'affirme tranquille face à la crise. L'ouverture du second tronçon de la ligne à grande vitesse côté britannique a permis une nette progression des revenus en provenance des réseaux ferroviaires (+7% à change constant).
_ Le trafic passager continue à soutenir l'activité sans fléchir, en se maintenant “au même niveau que l'an dernier”. L'entreprise espère donc que le crise ne viendra pas casser le redressement entamé en 2007. Si les soldes d'été londoniennes sont à l'aune des soldes d'hiver, elle a peut-être une chance d'y parvenir.
Grégoire Lecalot, avec agences
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