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Mesures pour les urgences : "Une campagne de communication pour faire croire qu'on va donner des moyens"

Selon Emanuel Loeb, le président de l'association Jeunes médecins, le plan proposé par la ministre de la Santé lundi "va utiliser les moyens alloués à l'hôpital, qui est déjà exsangue, pour permettre à un autre service de pouvoir fonctionner".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le service des urgences en grève à l'hôpital de Saint-Etienne (Loire), le 6 août 2019. (GUILLEMETTE FRANQUET / RADIO FRANCE)

Les mesures dévoilées lundi par Agnès Buzyn pour répondre à la crise des urgences sont avant tout "une campagne de communication à destination du grand public pour faire croire qu'on va donner des moyens aux urgences", a réagi mardi 10 septembre sur franceinfo le docteur Emanuel Loeb, président de l'association Jeunes médecins.

Selon lui, le plan proposé par la ministre de la Santé "va utiliser les moyens alloués à l'hôpital, qui est déjà exsangue, pour permettre à un autre service de pouvoir fonctionner".

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Emanuel Loeb

à franceinfo

Pour Emanuel Loeb, la priorité reste "l'augmentation globale des moyens hospitaliers avec une vraie réflexion avec l'ensemble des acteurs". La réflexion doit porter sur "l'attractivité de l'hôpital". "Cela passe par l'augmentation des salaires", affirme le président des Jeunes médecins.

Des "mesures d'affichage"

Agnès Buzyn a également annoncé que les infirmiers seraient formés en "pratiques avancées" aux urgences, pour leur permettre notamment de poser un premier diagnostic ou de réaliser des sutures. Mais pour Emanuel Loeb, former ces infirmiers aux pratiques avancées "nécessite du temps. Il s'agit d'une maternisation, avec une formation de deux ans qui ne pourra pas avoir des résultats immédiats". Il souligne que ces nouvelles pratiques nécessitent une "meilleure rémunération". Selon lui, "il faudrait déjà revaloriser les infirmiers qui n'ont pas de pratique avancée".

Emanuel Loeb estime que l'ensemble des mesures annoncées par la ministre de la Santé sont "des mesures d'affichage dont on ne voit pas la concrétisation à moyen ou court terme", et ne "permettent pas de répondre à la crise d'ampleur qui concerne à la fois les urgences et l'hôpital dans son entièreté".

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