Grève du 5 décembre : enseignants, cheminots, avocats… Qui a prévu de se mobiliser ?
De nombreux secteurs sont concernés par cette grève contre la réforme des retraites qui touche des salariés du privé comme du public.
Trains, métros, bus, écoles, crèches, ramassage des ordures… Plusieurs millions de salariés du public et du privé sont appelés à faire grève jeudi 5 décembre contre la réforme des retraites.
La CGT, FO, la FSU et Solidaires ont pris l'initiative d'un mouvement de grève interprofessionnel. La CFE-CGC a appelé à manifester, la CFTC laissant ses syndicats libres de rallier le mouvement. Des fédérations de l'Unsa organisent un rassemblement devant Bercy.
Dans les transports
Les syndicats de la RATP avaient promis une mobilisation "aussi forte" que le 13 septembre, qui avait mis Paris quasiment à l'arrêt. Elle sera finalement plus forte encore avec un réseau RATP "extrêmement perturbé" jeudi et onze lignes de métro sur seize fermées, a annoncé la direction.
A la SNCF, les quatre syndicats représentatifs – la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots – ont aussi lancé un appel à un mouvement illimité. Le trafic sera là aussi très perturbé jeudi, 90% des trains étant annulés.
La CGT, FO et Solidaires appellent à une grève illimitée dans le transport urbain et routier de voyageurs, de marchandises et de fonds. Un appel qui concerne également les ambulanciers, déménageurs et taxis.
Dans le transport aérien, trois syndicats d'Air France particulièrement implantés chez le personnel au sol ainsi que le troisième syndicat de pilotes (Alter) appellent à la grève. Dans l'aviation civile, l'Usac-CGT, deuxième syndicat chez les contrôleurs aériens, appelle à faire grève jusqu'à samedi, avec pour conséquence 20% de capacités en moins jeudi, ce qui a conduit Air France à annuler environ 30% de ses vols intérieurs et 15% de ses vols moyen-courrier ce jour-là.
Dans l'éducation et la petite enfance
La plupart des syndicats enseignants (Snes-FSU, Snuipp-FSU, le SE-Unsa, le Snalc, Solidaires...) ont appelé les quelque 900 000 enseignants des premier et second degrés à la grève. Selon le Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), près de 70% des enseignants se sont déclarés en grève pour jeudi et 40% des écoles seront fermées. "Le milieu rural est plus massivement en grève que le milieu urbain, c'est frappant", explique-t-on.
Le service d'accueil dans les écoles sera probablement compliqué par la grève des personnels non enseignants (Atsem), des personnels de cantine et aussi des transports, de même que chez les agents municipaux mobilisables lorsque trop d'enseignants sont grévistes.
Dans les collèges-lycées, le Snes-FSU prévoit environ 60% de grévistes mais les établissements ne seront pas fermés. L'accueil risque également d'être perturbé dans les crèches municipales.
Dans le secteur de l'énergie
Trois des quatre syndicats représentatifs – CGT, FO et l'alliance CFE-CGC-Unsa – appellent à la grève, alors que les 140 000 électriciens et gaziers ont leur propre régime de retraite.
Les foyers n'ont pas à craindre de coupure de courant, mais la CGT appelle à des baisses de production d'électricité, des coupures d'alimentation de bâtiments publics d'Etat (hors lieux de santé), d'opérateurs privés et "d'entreprises qui licencient".
Dans les raffineries
"Il y a des appels à la grève dans les sept raffineries françaises", selon la CGT Chimie, qui n'exclut pas des arrêts de production.
Dans le ramassage des déchets
Les personnels des régies privées ou publiques chargées de la collecte des ordures ménagères et de leur traitement devraient être fortement mobilisés, avec d'importants mouvements déjà prévus à Marseille et Montpellier notamment, selon la CGT des services publics.
Dans l'automobile
La CGT de Renault appelle à la grève "avec l'objectif de poursuivre" au-delà de jeudi. La CGT de PSA appelle les salariés à se mobiliser à la fois contre la réforme des retraites "et contre le projet d'un troisième accord de compétitivité" chez ce constructeur.
Dans les hôpitaux
Dans un contexte de grève des urgences qui dure depuis huit mois, la CGT, FO, SUD et le collectif Inter-Urgences ont relayé l'appel à la grève interprofessionnelle. Mais la date ne fait pas l'unanimité dans le secteur, où une journée d'action spécifique est programmée le 17 décembre.
Dans la justice
Le Conseil national des barreaux a voté une journée "justice morte" pour jeudi. Les avocats veulent défendre leur "régime autonome" qui, selon eux, fonctionne "parfaitement" et ne coûte "pas un euro" à l'Etat.
Le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, tous deux classés à gauche, ont également appelé à la grève.
Dans la police
Les syndicats Alliance et Unsa ont lancé un appel pour des "actions reconductibles" à partir de jeudi, de 10 heures à 15 heures, dans tous les services de police : fermeture symbolique des commissariats, refus de rédiger des PV, contrôles renforcés dans les aéroports et aux péages…
Pas question pour autant de rejoindre les cortèges de manifestants, a rappelé le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck, expliquant qu'il s'agissait pour les policiers de "manifester autrement".
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