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"Je pédale 60-70 km par jour !" : livreur pendant la grève, un parcours semé d'embûches

La grève des transports contre la réforme des retraites en est à son neuvième jour. En Ile-de-France, les Franciliens n'ont parfois pas d'autre choix que de prendre la voiture. Et le travail des livreurs en est d'autant plus compliqué.

Article rédigé par franceinfo - Justine Leclercq
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un livreur à vélo dans le 15e arrondissement de Paris, en novembre 2018. Photo d'illustration.  (PHILIPPE LAVIEILLE / MAXPPP)

Emmitouflé dans son anorak, Yacine, livreur à vélo dans Paris, peste contre la grève des transports qui dure depuis neuf jours. Privé de métro, le jeune homme doit venir travailler à bicyclette depuis la banlieue : "J'habite à carrefour Pleyel à Saint-Denis. Ça fait 11 km que je fais aller et retour en vélo pour aller travailler."  En tout, Yacine dit pédaler "60-70 km" par jour depuis la grève alors qu'en temps normal il en fait "maximum 30 !"

C'est trop dur, franchement !

Yacine, livreur

à franceinfo

Sami pédale aussi en moyenne 60 km par jour en ce moment pour livrer petits plats et autres marchandises. Les journées du livreur sont plus longues et surtout semées d'embuches, notamment les jours de manifestation contre la réforme des retraites. "Parfois, tu es en train de suivre l'application, de suivre le chemin et tu trouves déjà des gendarmes qui te disent que cette route est fermée. Ça te rajoute plus d'un ou deux kilomètres pour contourner le périmètre et aller vers ta destination", raconte-t-il.

Des risques accrus  

Pas facile non plus ces derniers temps pour les livreurs en scooter, comme Outtara. Le trentenaire estime qu'il prend plus de risques "parce qu'avec la grève, ceux qui ne prennent pas la voiture en ont tous récupéré une et ça fait une circulation plus dense que d'habitude".

Il faut être prudent. Si tu es pressé, tu peux taper quelqu'un ou taper le rétroviseur d'une voiture, du coup ça devient plus compliqué.

Ouattara, livreur en scooter

à franceinfo

Nouchka s'apprête, lui, à livrer son quarantième colis de la journée. Le livreur de Gennevilliers se déplace en camionnette dans Paris et espère vraiment que la grève va s'arrêter. "Ça se passe tellement mal, la circulation n'est pas bonne. J'ai cru que ça allait durer une semaine. Je veux que la situation redevienne comme avant", dit-il.

Pour s'adapter à la grève, certaines sociétés de livraison font travailler leurs chauffeurs plus tard le soir pour éviter les embouteillages. Mais avec les temps de parcours rallongés, elles se retrouvent parfois à refuser certaines courses.

Justine Leclercq a recueilli le sentiment sur la grève de livreurs de la région parisienne.

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