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Quatre questions sur la première mobilisation syndicale de la rentrée contre la politique sociale de Macron

Les organisations syndicales qui appellent à descendre dans la rue veulent dénoncer une politique du gouvernement "visant à la destruction du modèle social".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Manifestation de la CGT à Lyon, le 28 juin 2018.  (NICOLAS LIPONNE / NURPHOTO / AFP)

Lycéens, étudiants, salariés et retraités sont appelés à faire grève et à manifester dans toute la France, mardi 9 octobre, pour protester contre la "destruction du modèle social" du gouvernement. Près d'une centaine de manifestations sont prévues, dès le matin, notamment à Lyon, Nice, Marseille, Tours, Rennes ou Bayonne. A Paris, le cortège partira à 14 heures de Montparnasse, en direction de la porte d'Italie. Franceinfo revient sur cette première mobilisation depuis la rentrée.

Qui appelle à manifester ? 

La CGT, Force ouvrière, Solidaires, l'Unef, la FIDL et l'UNL sont derrière cet appel interprofessionnel, lancé fin août. Cette date du 9 octobre avait été choisie par des organisations de retraités pour protester contre le niveau de revalorisation de leurs pensions, jugé trop faible. Des retraités défileront donc, tout comme les jeunes (Fidl, UNL, Unef). Ils protestent contre le fait que des lycéens "soient laissés sur le banc de touche à cause de la sélection Parcoursup", se retrouvant "sans solution d'inscription".

Mais le front syndical est divisé. Ainsi la FSU, traditionnelle alliée de la CGT, n'appelle pas à manifester, pas plus que la CFDT, la CFE-CGC ou la CFTC. "Le côté 'on se réunit fin août et on fait une mobilisation en octobre contre la politique du gouvernement', ce n'est pas notre conception de l'utilité du syndicalisme et de son efficacité", a taclé début septembre Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. La division s'explique aussi par les élections professionnelles de la fin de l'année dans la fonction publique, où la CFDT espère ravir la première place à la CGT, un exploit déjà atteint dans le privé en 2017. 

Quelles sont les revendications ?

Ces organisations dénoncent une politique du gouvernement "visant à la destruction du modèle social". Pour elles, "cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées (..), relèvent d'une logique d'individualisation mettant à mal la solidarité et la justice sociale, fragilisant une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis". En ligne de mire : la réforme des retraites, la sous-indexation des pensions de retraite par rapport à l'inflation, ou encore les "risques qui pèsent sur les droits des salariés-es et demandeurs d’emploi en matière d’assurance chômage", selon la CGT. 

Le mouvement s'annonce-t-il suivi ? 

Pas vraiment. Les syndicats restent en effet prudents quant à l'ampleur du mouvement. Sur France 2, Philippe Martinez a reconnu que les précédentes manifestations n'avaient pas réussi à mobiliser autant "qu'on le souhaiterait". Le leader de la CGT pointe notamment la difficulté à faire grève dans le monde du travail. "Il y a des salariés qui ne peuvent pas participer aux manifestations, je pense notamment aux salariés de l'hôpital."

Même prudence du côté de FO, Pascal Pavageau n'attendant "rien du tout en termes de nombre" mais "un mouvement significatif". Sur Europe 1, le numéro un de FO a également dénoncé la "vision sans valeur républicaine" d'Emmanuel Macron.

Toutefois, les syndicats espèrent d'autres mobilisations, sans préciser de date, afin de peser sur les négociations ou réformes sociales en préparation, comme celles des retraites ou de l'assurance chômage. 

Des perturbations sont-elles à prévoir ? 

Contrairement aux fois précédentes, il n'y avait pas de perturbations dans les transports en commun en région parisienne, avec un impact "quasi nul" du côté de la SNCF et un trafic "normal" à la RATP. En revanche, des perturbations se font sentir dans de nombreuses villes de France, en particulier dans les services publics : les bus sont au ralenti à Nancy (60% du trafic habituel), mais aussi à Nice, où les lignes 1 et 2 du tramway resteront à quai toute la journée.

A Rouen, les dockers de la CGT sont rassemblés depuis 6h45 devant le siège du Grand port maritime, rapporte France Bleu Normandie. Ils ont installé des barrages filtrants et brûlé des pneus sur les quais, fermés à la circulation, ce qui entraîne d'importantes perturbations de la circulation routière.

Dans les facultés, la mobilisation se fait également sentir. A Rennes 2, certains étudiants ont bloqué les entrées de plusieurs bâtiments de l'université. Les forces de l'ordre sont donc intervenues en nombre. A Paris également, plusieurs étudiants font état d'incidents et de blocages à Tolbiac.

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