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Transports, écoles, santé… A quelles perturbations faut-il s'attendre pour la journée de grève du 13 octobre ?

L'intersyndicale appelle à se mobiliser pour les salaires et l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. Si les transports devraient être peu touchés, les médecins libéraux pourraient suivre assidûment le mouvement.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une pancarte "Pas de médecine sans médecins" lors d'une manifestation de la profession, le 5 janvier 2023, devant le ministère de la Santé, à Paris. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

"Il faut qu'on fasse le plein." La leader de la CGT, Sophie Binet, entend marquer le coup pour la journée de mobilisation prévue vendredi 13 octobre. L'intersyndicale appelle à une grève et des manifestations pour réclamer des hausses de salaires et l'égalité salariale entre les hommes et les femmes, avant la conférence sociale sur les bas salaires prévue le 16 octobre.

"Ce n'est pas à l'EuroMillions qu'il faut jouer, c'est à 'l'Euro manifestation' qu'il faut participer", a martelé Sophie Binet sur franceinfo, dimanche. Ecoles, fonction publique, transports, santé… Franceinfo fait le point sur les secteurs qui vont être touchés.

Dans les transports en commun

A la SNCF, trois organisations syndicales, CGT-Cheminots, Sud-Rail et la CFDT, ont assuré qu'elles suivraient le mouvement. Elles veulent "mettre un coup d'arrêt à l'austérité salariale, à la casse de l'emploi et aux politiques de démantèlement du service public", assure la CGT dans un communiqué.

Les perturbations ne devraient toutefois pas être trop fortes. La circulation devrait être normale pour le TGV. En revanche, certaines lignes de TER seront perturbées, et la SNCF invite les voyageurs à se renseigner région par région sur son site internet.

En Ile-de-France, les perturbations concerneront surtout les RER D et C avec deux trains sur trois, comme pour les lignes H, L, U et R du Transilien. Sur la ligne N, on comptera trois trains sur quatre. Partout ailleurs, le service sera normal. Dans les transports publics franciliens (RATP), la CGT avait appelé, dans un communiqué, à la grève pour l'égalité salariale entre les hommes et les femmes, "la mise en place d'un mécanisme d'indexation" de la valeur du point statutaire sur l'inflation et "l'arrêt de la privatisation déguisée". Sur le réseau, les circulations ne connaîtront pas de difficulté.

Enfin, côté transports routiers, l'Union fédérale Route du syndicat FGTE-CFDT invite également, dans un communiqué (document PDF), les transporteurs à une journée de mobilisations et de manifestation "contre l'austérité et pour l'augmentation des salaires, des pensions et l'égalité femme-homme".

Dans les aéroports

La Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé lundi aux compagnies aériennes de renoncer à 40% de leur programme de vols vendredi à Paris-Orly, le deuxième aéroport français. En cause : l'appel à la grève relayé par le syndicat Usac-CGT, minoritaire au sein des contrôleurs aériens, mais déjà en pointe au printemps dans la mobilisation contre la réforme des retraites.

Les transporteurs ont aussi été appelés à réduire de 20% leur programme de vols à Marseille-Provence et de 15% à Beauvais, a précisé dans un communiqué la DGAC.

L'activité de centres en route de la navigation aérienne, gérant les appareils circulant dans le ciel français, sera également affectée, a ajouté la DGAC. "En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir", a-t-elle souligné, invitant "les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l'état de leur vol".

Chez les médecins

Un "vendredi noir" est attendu dans les cabinets des médecins libéraux, qui sont appelés à la grève reconductible par tous leurs syndicats représentatifs. La médecine libérale "va s'arrêter pour donner un signal fort aux pouvoirs publics. Indiscutablement, c'est un vendredi noir et il sera reconductible", a résumé, mardi, le président du Bloc (syndicat des chirurgiens), Philippe Cuq, porte-parole d'une toute nouvelle "intersyndicale", qui réunit 12 organisations représentatives de médecins ou jeunes médecins.

"Toutes les activités de consultation, d'actes techniques, sont déprogrammées. Toutes les urgences seront transférées à l'hôpital public" et les gardes "arrêtées", a-t-il poursuivi. Il a précisé que les "urgences vitales" seraient "prises en charge".

Difficile d'estimer pour le moment le suivi de ce mouvement, mais " la mobilisation sera très largement au-delà des seuls médecins syndiqués", qui représentent "environ 10%" du nombre total de médecins libéraux, a avancé Philippe Cuq.

Cette grève doit préparer le terrain avant une prochaine nouvelle négociation tarifaire avec la Sécurité sociale. Le tarif de la consultation de base devrait passer à 26,50 euros à partir du 1er novembre, au lieu de 25 euros actuellement. Tout le monde, gouvernement compris, juge insuffisante cette revalorisation. La dernière datait de 2017.

Dans les écoles et la fonction publique

L'appel à la mobilisation a été relayé par le FSU-SNUipp, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires, et par le Snes-FSU, majoritaire dans les collèges et les lycées, qui réclament l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. On ignore pour le moment l'impact de cet appel à la mobilisation, alors que chaque enseignant doit se déclarer grévistes 48 heures avant le début du mouvement. Cette obligation ne concerne toutefois pas les professeurs de collèges et lycées.

L'enseignement supérieur pourrait également subir les conséquences d'une mobilisation puisque le Snesup-FSU, l'intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche, a publié un communiqué appelant "les personnels et les étudiant·es à se joindre massivement aux différentes actions, rassemblements, manifestations, débrayages et grèves organisées lors de la journée de mobilisation européenne du 13 octobre".

Enfin, l'intersyndicale de la fonction publique a aussi rejoint l'appel à la mobilisation et demande en urgence que "soient prises des mesures générales d'augmentation des rémunérations de toutes et tous", déclare-t-elle dans un communiqué.

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